Le Francais Magazine - N2 - Avril 2015 | Page 16

En Albanie, tous les hommes d'un clan sont responsables des actes commis par la famille sur sept générations. On raconte que : ''un petit garçon né en 2014 est responsable des actes de son trisaïeul né dans les années 1950'' S. E. Monsieur l’Ambassadeur d’Albanie Ferit Hoxha a résumé lors d’une de ces interventions : ''Le gouvernement albanais est fortement préoccupé par cette tradition meurtrière. L’Albanie est confrontée au XXI ème siècle à une loi coutumière, datant de cinq siècles, largement dévoyée. Son dévoiement est lié à un certain vide juridique laissé par l’État de droit, à un moment où le pays était fragilisé par un processus de transition vers une société démocratique […]. Il s’agit d’ouvrir le débat et de mobiliser toutes les énergies pour remiser le Kanun dans un Pourtant, quand le pays était sous le joug com- musée et le déclarer persona non grata. Son muniste pur et dur, l’influence du Kanun a été éradication se fera au travers d’une position ferme et intraitable de l’État, comme de tous jugulée. Les moyens autoritaires du régime étaient plus les acteurs de la vie politique et de la société albanaise, preuve d’un choix sans ambiguïté puissants. en faveur d’une société démocratique régie La chute du régime communiste a favorisé la par le Code pénal.'' depuis des associations ont vu le jour notamment ''Institutit Shtëpia e résurgence de la vengeance privée, même dans les cas où la justice du pays est passée Drejtësisë dhe Pajtimit Kombëtar ”. avant ?. L'abolition de la peine de mort a eu pour effet (L'institut de la maison de la justice et de la réconciliation nationale) Présidé par Monsieur Agim Loci, http:// de faire resurgir les lois coutumières. ishdpk.org/ L'évolution politique et géographique a poussé des familles entières à se déplacer vers Tirana, la capitale. Plus d'une centaine de familles se cloître ici, tout comme à Durrës, Vlora, Berat, Lushnja. Le Français Magazine - N° 2 - avril 2015 - Page 16