Quand je ne lis pas, j’écoute parler autour de moi et je visualise le texte en pensée. Certains mots
captent mon attention, d’autres filent vers le néant. Il y a ceux que je retiens et que je récite à l’envi : des
mots rares, ou communs, mais qui, associés entre eux, deviennent admirables. Peut-être est-ce l’image
qu’ils transportent qui les rend si précieux. En prononçant « mer d’Iroise » je suis déjà ailleurs. Le récit,
tout entier mêlé de nuances de bleu, de vent tempétueux, de vagues bouillonnantes et de visages inondés
arrive au bout de mes doigts. Je n’ai plus qu’à écrire.
Serment du correcteur
Au moment d’être admis à exercer le métier de correcteur, je promets et jure d’être fidèle aux lois de
l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la langue française dans tous
ses éléments : linguistique, orthographique, typographique, grammatical, syntaxique, sémantique,
rédactionnel.
Je respecterai chaque auteur, son style et sa volonté, sans aucune interprétation ni aucun jugement
sur ses écrits.
J’interviendrai pour l’aider et le soutenir sans rien lui imposer.
Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois et règles de la
révision.
J’informerai l’auteur des propositions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais sa confiance.
Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission.
Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai
pour assurer au mieux les tâches qui me sont confiées.
Pascale Cormier
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