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Bonjour David Hourregue, vous êtes scénariste et réalisateur.
Dernièrement, vous avez adapté la série norvégienne qui a connu un
véritable succès mondial intitulée Skam pour la télévision française.
Selon vous, quels sont les principales différences entre la version originale
et l'adaptation française ? Comment avez vous fait pour vous démarquer,
vous éloigner de la série initiale réalisée par Julie Andem ?
Bonjour. Tout d’abord les accords entre notre production et la chaîne norvégienne
détentrice des droits originaux nous obligeait de devoir suivre à la lettre le récit
initial. Au contraire des autres remakes produits, c’était une contrainte que je
devais prendre en compte sur toutes les étapes de la préparation. Pénible mais pas
le choix. Le seul moyen de m’en écarter était de dépeindre ces évènements à
travers le regard de personnages sensiblement différents.
Par exemple, pour Emma, j’ai choisi Philippine (Philippine Stindel) parce qu’elle
ressemblait à une ado en apparence blasée que rien n’atteint vraiment, mais dont la
sensibilité finirait par être ressentie de tous. Je voulais m’écarter de la Eva
« gentille » originale et proposer une ado réaliste dans ses bons et mauvais côtés
que le spectateur français apprendrait à aimer au travers des évènements qu’elle
traverserait. Pour Noora / Manon, il était important de montrer que l’on peut être
résolument pacifiste et féministe, mais que l’on peut aussi coller des gifles si on
s’attaque à nos amies. J’ai abordé chacun des personnages en essayant d’analyser
leurs paradoxe et contrastes pour mieux les moduler et les rendre uniques. Je
voulais qu’on rit avec elles pour mieux pleurer dans les moments difficiles. Le
personnage de Daphné est à ce titre saisissant notamment dans la saison
2. SKAM c’est 9 mois de tournage par an pour deux saisons.
Comment se sont passé les castings ? Comment se déroulaient les journées de
tournage ? Avez-vous des anecdotes à nous raconter ?
Deux mois et demi de casting sous l’égide de Léa Coquin, notre directrice de
casting et de ses équipes. Des centaines de jeunes regardés et écoutés. Pour mon
grand bonheur, tous mes premiers choix sont aujourd’hui à l’écran.