La Vie Judiciaire La Vie Judiciaire | Page 5

N00001 | LA VIE JUDICIAIRE | Du 10 au 15 Juin 2019 05 Portrait / Dossier L’homme de Fer L’homme politique, l’homme d’État MOUSTAPHA NIASSE Madame Coumba THIOUBOU [email protected] Son excellence, Monsieur Moustapha Niasse, mérite à plus d’un titre d’être un homme politique doublé d’un homme d’Etat recon- nu, au Sénégal, en Afrique et dans le monde entier. Homme au service de son pays, de la nation sénéga- laise depuis plus de 50 ans, l’actuel Président de l’Assem- blée Nationale, a eu le rare privilège d’avoir été l’un ou le plus proche collaborateur des quatre Présidents de la République que le Sénégal a connu. Débutant aux côtés du Président Poète, écrivain, Académicien, premier gram- mairien africain de langue française, Léopold Sédar Senghor, ensuite de l’éminent Abdou Diouf, disciple de Senghor, administrateur civile hors classe, pour- suivant son parcours avec Maître Abdoulaye Wade, grand panafricaniste et le doyen de l’opposition séné- galaise, l’honorable Dépu- té, a eu la confiance de son Excellence, Macky Sall, pour porter la lourde charge de diriger la prestigieuse institution, garante du pouvoir législatif. Une longue carrière profes- sionnelle, au cœur des insti- tutions de l’Etat récompensa les années de sacrifices, d’ap- prentissages, de formations, d’études et de recherches, des bancs de son école élémentaire, à l’université de Dakar jusqu’à dans les amphi- théâtres et salles des cours des universités de France. 7 ans après la prise de son indépendance, Moustapha Niasse, digne fils de Kaolack, sa région, devint Directeur des Services de l’Informa- tion et de la Presse de la République du Sénégal. Poste stratégique, qu’il occupe de 1967 à 1970. Après trois ans passés à la tête de cette direction, lorsque le premier Président du Sénégal, Son Excellence, Monsieur Léopold Sedar Senghor, le nomma Direc- teur de Cabinet, Coordon- nateur du Service national de Sécurité au Cabinet du Président de la République. Le fils de M o u h a m a d o u Khalyl Niasse et de la merveilleuse mère, Mame Abyssatou Thiam, avait seulement 31 ans. Pen- dant neuf années consé- cutives, jusqu’en 1978, Moustapha Niasse sera aux côtés du Père fondateur de la Nation sénégalaise. Dans un entretien accordé, à un organe de presse en ligne, Xalima, paru le 24 novembre 2015, il relata en ces mots, ce qu’il a eu à vivre , avec le cœur plein d’émotion, par- mi d’autres moments vécus auprès du Président poète. Ainsi il se confia : jusqu’en 1984. Durant cette période il occupa le Poste de Président du Conseil des Ministres de l’Organisa- tion de la Conférence Isla- mique (1978 à 1979). Au même moment, il fut promu comme Président de la Session spé- ciale de l’Assemblée Générale de L’ONU, à Paris, en 1979, en vue de trouver une solution à l’apartheid qui sévissait en Afrique du Sud. Chemin faisant, avant de devenir Premier Ministre, en avril 1983, il fut en septembre 1980, Président de la Ses- sion spéciale de l’Assemblée Générale de l’ONU ayant la charge de présider aux travaux pour le règlement de la question palestinienne et « Jusqu’à sa mort, le 20 décembre 2001 à 16 heures, cet homme resta debout et semant avec hauteur et élégance la graine créatrice des fondamentaux de la culture et du dialogue, facteurs de paix, de concorde et d’entente entre les peuples, les nations et les ères de civilisations » Voilà donc quelqu’un qui avait une profonde affection pour le grand homme avec lequel il a eu l’honneur de partager la gestion d’un Etat naissant, le Sénégal, aux côtés de Senghor, qui, jusqu’à ce jour, est resté éternel, car ayant écrit des pages exaltantes de l’histoire de la vie politique au Sénégal mais aussi en Afrique. Son parcours d’Homme d’Etat suivi son cours, de 1978 jusqu’en 1984, il occu- pera successivement deux postes ministériels : celui de l’urbanisme, de l’Habitat et de l’Environnement qui quitta en 1979 pour devenir Ministre des Affaires étrangères des conflits au Moyen Orient. Premier Ministre, pour une première fois, il occupa cette fonction cumulativement à celui de Ministre d’Etat en charge des Affaires étran- gères, poste qu’il occupa jusqu’à sa sortie du gouverne- ment cette année là, en 1984. Ne suivant que sa destinée, durant cette même année, sous sa direction le Cabinet Conseil International vit le jour et ainsi commença une carrière de Consultant international et de Conseiller pour le compte de plusieurs états africains, comme le Gabon, le Congo Brazzaville, la République Démocratique du Congo, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Nigéria, pour ne citer que ceux là. Jusqu’à la prise de la Prési- dence du Conseil d’Adminis- tration de la Société d’Assu- rance, Sosar Al Amane, le Premier Ministre, Ministre, Conseiller, Diplomate ne s’est pas dévêtu de son manteau d’homme d’af- faires et alertes, toujours à l’affût des opportunités fruc- tueuses. Durant presque neuf années, de 1984 à 1993, , Diplomate en tout temps et moment, le brillant, Moustapha Niasse s‘est beaucoup investit dans le développement du sec- teur privé non seulement sénégalais mais également africain, ce qui l’amena à créer le Groupe opération- nel financier, en faisant fusionner six sociétés intervenant dans des d o m a i n e s aussi spécifiques que l’exploitation commerciale, le trading du pétrole brut, les assurances, la consul- tation financière et com- merciale, des activités de shipchandler et maritimes, sans oublier les transports aériens. C’est en pleine exercice de ses fonctions de Dirigeant de ce grand groupe, que Son Excellence, Monsieur Abdou Diouf, Président de la République, en 1993, l’invita à intégrer à nouveau le Gouver- nement. Nommé Ministre des Affaires étrangères, avec un portefeuille intégrant le Département des Sénégalais de l’Extérieur, il prit les rennes de ce départe- ment à titre bénévole, simul- tanément à son statut de Ministre de plein exercice. Pendant cinq an- nées, il mit son expertise et son expérience au service du Président Abdou Diouf. Mais durant tout son mandat, il a continué à assurer la Présidence de son Groupe Opérationnel finan- cier et privé. Fort de cet aura, le Ministre Moustapha avait été pressenti au poste de Secrétaire Général de l’Orga- nisation des Nations Unies, mais ce passage ne devait pas figurer sur ligne de vie, car après de bons et loyaux services, sur sa demande, il renoua avec le monde des affaires et de la haute finance, le 04 juillet 1998. A partir de mois de juillet 1998 jusqu’au jour du 16 juin 1999, l’honorable Député du peuple, entame d’écrire des pages nouvelles dans sa vie politique et sociale. En ef- fet, c’est ce 16 juin 1999, après une minutieuse prépara- tion d’une année pleine, que l’Alliance des Forces de Progrès vit le jour. Dans l’appel à la nation qu’il lança, intitulé « J’ai choi- si l’espoir », il déclara Sa vision pour le Sénégal. Ce jour mémorable, Madieyna Diouf, en son temps, Coordonnateur National de l’AFP et qui fut aussi Ministre de l’Équi- pement et des Transports, parla en ces termes de tournant historique de la vie politique sénégalaise : « Le 16 juin 1999 fut le point fort de départ, après les appels de tant de mouve- ments spontanés, pour une mobilisation autour de Moustapha Niasse de Séné- galais qui vont s’engager à