La Sultane N61 | Page 13

“ L e b o n h eu r , u n e c a pa c i t é d ’ adaptation Dans son livre Stumbiling on happiness , Dan Gilbert , professeur de psychologie à l ’ université d ’ Harvard , commence par nous expliquer les mutations et les évolutions connues par le cerveau humain . Sa masse a pratiquement triplé depuis le temps où
de la douleur et faisant , ne vouloir que le bien , comprendre l ’ ordre du monde et la place de chacun , acquiescer au destin ( les stoïciens ). L ’ eudémonisme quant à lui , pose comme principe que le bonheur est le but de la vie humaine . Le bonheur n ’ est pas perçu comme opposé à la raison , il en est la finalité naturelle . Certains philosophes lient le bonheur à la foi ( Pascal ) ou l ’ associent à la puissance ( Nietzsche ). Le bonheur est à la fois un état ( quelque chose que l ’ on vit ) et une dynamique ( quelque chose qui doit s ’ accomplir ). Cet état , associé à cette dynamique , implique que l ’ on a répondu , au préalable , à ses besoins matériels . Difficile d ’ être heureux si l ’ on a froid et que l ’ on a faim . Le bonheur implique surtout d ’ avoir trouvé sa raison d ’ être : on est heureux lorsqu ’ on donne du sens à sa vie . Autrement dit , les personnes heureuses savent pourquoi elles sont en vie et ce qu ’ elles veulent faire de leur existence . La notion de bonheur est liée à celle du désir . On devient heureux lorsqu ’ on réalise tous ses désirs . Du moins , les plus importants . On est heureux lorsqu ’ on accomplit les objectifs que l ’ on se fixe . Ce qui explique pourquoi il est si difficile à définir . Le « contenu » du bonheur , varie d ’ une personne à une autre . Il est ancré dans l ’ individu , dans ses projets et ses représentations . Le bonheur exige ainsi une certaine temporalité : celle de s ’ accorder du temps pour se construire . Ce qui faisait mon bonheur à 20 ans diffère de ce qui fait mon bonheur à 40 . Il ne suffit pas de ressentir un bref contentement pour être heureux . Une joie intense n ’ est pas le bonheur . Un plaisir éphémère non plus . Nous croyons que la joie est notre bonheur , alors que la joie est éphémère par sa nature même . On croit éprouver du bonheur dans les occasions festives : réussite à un examen , mariage , naissance … En réalité ce que l ’ on éprouve à ces moments-là , c ’ est de la joie et non du bonheur . Comme il est impossible de créer à l ’ infini des expériences où l ’ on éprouve la joie , nous imaginons que notre bonheur est limité . Ce qui est faux . La joie , comme la tristesse , sont des passions : des émotions souvent fortes , toujours vives , indéniablement passagères et incontestablement éphémères . Le bonheur nécessite aussi d ’ avoir de bonnes relations avec les autres , car on est rarement heureux tout seul . Un bon rapport aux autres , rappelons-le , suppose au préalable un bon rapport à soi-même . Le bonheur implique également une certaine notion de liberté .

“ Tous les hommes recherchent d ’ être heureux , jusqu ’ à ceux qui vont se pendre . Pascal - Pensées

“ L e b o n h eu r , u n e c a pa c i t é d ’ adaptation Dans son livre Stumbiling on happiness , Dan Gilbert , professeur de psychologie à l ’ université d ’ Harvard , commence par nous expliquer les mutations et les évolutions connues par le cerveau humain . Sa masse a pratiquement triplé depuis le temps où

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NUMÉRO # 61