La Sultane N55 | Page 28

Les tatouages d ’ hier et d ’ aujourd ’ hui Pour les Amazighs d ’ Afrique du Nord , la pratique des tatouages remonte au Néolithique . Ils constituaient des parures qui apportaient de subtiles touches d ’ érotisme . Il permettait aux femmes de se faire belles et de se rendre désirables . C ’ était aussi un moyen d ’ exprimer ses sentiments . Les symboles employés étaient également très importants , car ils servaient à identifier son appartenance tribale , par des dessins géométriques , souvent arborés sur le visage . Ils permettent aussi de clamer son statut social . Ainsi , une veuve portait un tatouage reliant le montant aux oreilles pour symboliser la barbe d ’ un défunt mari . Les dessins aux caractéristiques très géométriques avaient également , selon eux , des vertus magiques . Ils s ’ attachaient à un ensemble de rites païens de sorcellerie . En effet , le tatouage
BEAUTÉ

Les tatouages berbères entre beauté et magie

Le tatouage est un ancien rite de la culture berbère de l ’ ère pré-islamique jusqu ’ au 20 e siècle . On retrouvait ces ethnies dans plus d ’ une dizaine de pays africains . Du Maghreb méditerranéen à l ’ Afrique subsaharienne en passant par l ’ Égypte pharaonique et le Niger . Certains sont faits par coquetterie , d ’ autres pour conjurer le mauvais sort et invoquer la clémence des dieux .

Je me souviens de ma fascination devant les symboles recouvrant les bras de ma grand-mère paternelle . Elle ne les découvrait que très rarement , par honte ou par pudeur , peut-être même une combinaison des deux . La condamnation du regard de la société a toujours été impitoyable . Je me souviens qu ’ elle en gardait un mauvais souvenir . Elle me disait qu ’ on ne lui avait jamais demandé son avis , jamais laissé le choix . Après tout , elle n ’ était qu ’ une enfant lorsqu ’ une tatoueuse profite de l ’ absence de mon arrière-grand-père pour marquer la fillette des lignes ancestrales . Un retour impromptu de l ’ homme interrompt la séance de torture , au grand soulagement de ma grand-mère et au grand dam de la tatoueuse qui consignait la mémoire collective dans la chair et le sang . Ma grand-mère est décédée depuis très longtemps et avec sa mémoire se sont effacés les souvenirs de ces dessins qui m ’ interpellent jusqu ’ à présent .

Les tatouages d ’ hier et d ’ aujourd ’ hui Pour les Amazighs d ’ Afrique du Nord , la pratique des tatouages remonte au Néolithique . Ils constituaient des parures qui apportaient de subtiles touches d ’ érotisme . Il permettait aux femmes de se faire belles et de se rendre désirables . C ’ était aussi un moyen d ’ exprimer ses sentiments . Les symboles employés étaient également très importants , car ils servaient à identifier son appartenance tribale , par des dessins géométriques , souvent arborés sur le visage . Ils permettent aussi de clamer son statut social . Ainsi , une veuve portait un tatouage reliant le montant aux oreilles pour symboliser la barbe d ’ un défunt mari . Les dessins aux caractéristiques très géométriques avaient également , selon eux , des vertus magiques . Ils s ’ attachaient à un ensemble de rites païens de sorcellerie . En effet , le tatouage

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