La musique à Paris Mars 2017 | Page 9

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Les caractères d'imprimerie

À cette époque, la notation musicale n'était pas encore uniformisée et ne ressemblait pas à celles qu'on connaît aujourd'hui. Les mélodies étaient notées en se basant sur le texte, auquel on ajoutait des neumes (des notes carrées qui doivent être chantées à un rythme et tempo libre avant de passer à la syllable suivante). Les lignes de portées servaient de point de repère par rapport à la hauteur des sons chantés en fonction d'une note préalablement entendue.

Cette invention aura un grand impact sur la musique. Elle rendra accessible au peuple ne sachant pas lire la musique, puisqu'ils n'apprennent que par imitation et de mémoire, la musique plus profane et populaire. Elle permettra aux professionnels de donner des cours privés à des jeunes qui ne sont pas nécessairement de leur famille.

Pour la musique vocale, l'Église prendra tout en main. Des maîtrises seront fondées sur le modèle romain où l'on y enverra des jeunes du peuple. Dans ces pensionnats, ils seront logés et nourris et apprendront à chanter à la manière de l'Église en se fiant à des partitions écrites plutôt qu'à la tradition orale qui était en vogue dans ce type de musique.

Bref, l'imprimerie élargiera la clientèle de la musique, puisque les manuscrits seront moins coûteux que ceux copiés par des moines et donc plus facile pour le peuple de s'en procurer et de s'instruire avec ces chants. On observera les balbutiements de l'imprimerie musicale vers 1460, mais les premiers ouvrages officiels seront imprimés vers 1500. Le rapport avec le peuple sera élargi, mais sous autorisation réservée au prince du duché et l'écriture sera réduite à sa plus simple expression pour accomoder le peuple qui était très peu instruit à l'époque.

Moine copiste