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Vous écoutez Pygmalion de Jean-Philippe Rameau (1748)
L'opéra français est né dans un contexte où l'Italie était très présente en France. À la suite de la mort de Louis XIII, le roi d'Italie (Mazarin) a pris la relève du royaume avec la mère de Louis XIV jusqu'à ce qu'il soit en âge de prendre le pouvoir. Il y avait donc une prédisposition favorable au développement de cet art en France. Lully est le plus représentatif ce cette situation, car il est italien d'origine et a réussi à gravir les échelons pour détenir un quasi-monopole sur l'opéra français à son époque. Sa musique était composée de nombreux ballets de Cour puisque le ballet est la danse nationale en France.
En 1645, l'opéra français est officiellement instauré comme il l'avait été en Italie. En 1689, on assiste à la création de l'Académie Royale de musique, la première académie d'opéra de France. À cette époque, Lully détient le monopole de cet art et va racheter les privilèges de l'Académie pour accroître son monopole sur l'opéra. Dans certains cas, il louait son privilège à des groupes qui avaient besoin de plus de chanteurs, de musiciens et de danseurs pour présenter des spectacles et faire un peu d'argent ainsi. Par contre, cela ne se produisait pas chez le roi, puisqu'il décidait ce qui se passait dans sa cour et disposait du nombre requis de musiciens, danseurs et chanteurs pour chaque représentation des opéras de Lully. La caractéristique principale de l'opéra français est l'ajout de la danse dans la structure de l'opéra italien pour dramatiser davantage l'action. Parfois, la danse servait aussi à des fins décoratives.
Comme les billets étaient à prix variés, le peuple pauvre avait les moyens de s'offrir des places lors des spectacles. On vendait également des recueils contenant des extraits d'opéra qui ne coûtaient pas beaucoup, donc de nombreuses familles en avaient des copies chez eux. L'opéra était donc ancré dans la culture française de l'ancien régime. Les Jésuites, quant à eux, reprenaient des airs pour en créer des parodies (conserver la musique, mais changer complètement les paroles) pour les réutiliser lors des messes et autres rites religieux. L'opéra c'est également vu être le moteur de l'évolution sociale française dans son aspect général. Les élites échangeaient également sur les opéras tant en les critiquant qu'en les complimentant.
Sous l'ancien régime, l'opéra était très présent dans la Cour royale et dans la société par l'Académie Royale de musique. Dans certaines foires saisonnières, on tentait de reproduire des opéras, mais cela trangressait les lois sur les privilèges de l'opéra établies par le roi, donc ce comportement était sanctionné. Les accents toniques de la langue française rendent plus facile la mise en musique et la compréhension des mots lorsqu'ils sont chantés. Le propre de l'opéra français est la danse et on y comptait parfois des airs de mouvement (des extraits chantés sur fond musical de danse).