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Culture
Patrimoine
récupéré
texte J. Ben Souissi, photos Pol Guillard
«Patrimoine spolié, patrimoine récupéré», un titre lourd de symboles pour cette
exposition qui s’est tenue du 15 janvier
au 31 mars 2013 au Musée National de
Carthage.
L’exposition a réuni en effet une collection impressionnante d’objets d’art et de
valeur archéologique inestimable, tous
récupérés dans les palais et demeures
du clan Ben Ali - Trabelsi, familles anciennement au pouvoir.
Les résidences de Sidi Bou Saïd, Hammamet et autres palais de Carthage ont
révélé après la révolution du 14 janvier
2011 un trésor du patrimoine, détourné
pour servir de décoration intérieure, et
parfois stocké afin d’être vraisemblablement revendu.
Deux collections constituent l’épine dorsale de l’exposition: celle du palais de
Sidi Dhrif ainsi que celle de la maison de
Sakher El Matri, gendre de Zine el Abidine Ben Ali, à Hammamet.
Les pièces qui les composent nous
parviennent de la Haute Antiquité à nos
jours, et comptent parmi elles tant de
délicates céramiques et de bijoux datant
des Vème, IVème et IIIème siècles avant
J.C. que d’éléments architecturaux,
corbeaux et chapiteaux des époques
romaine, punique ou hafside.
Des meubles anciens, des coffres de
voyages côtoient des éléments de statuaire rares, une figurine de Dyonisos
en bronze ou la partie inférieure d’une
Vénus.
Outre sa portée culturelle, l’exposition
met l’accent sur une volonté, celle de
redonner au peuple tunisien les rênes
de son patrimoine et d’en encourager la
protection et la revalorisation.
Ci dessus :
Fûts de colonnes diverses, au loin, le Jbel Boukernine. L’esplanade propose une vue splendide du
sud au nord sur la baie et la côte de Carthage à
Tunis.
Détail du sarcophage dit «du prêtre» visible dans la
salle du rez de chaussée.
Page de gauche :
Statues exposées sur l’esplanade principale