La Gazelle | Page 34

34 35 Culture Patrimoine récupéré texte J. Ben Souissi, photos Pol Guillard «Patrimoine spolié, patrimoine récupéré», un titre lourd de symboles pour cette exposition qui s’est tenue du 15 janvier au 31 mars 2013 au Musée National de Carthage. L’exposition a réuni en effet une collection impressionnante d’objets d’art et de valeur archéologique inestimable, tous récupérés dans les palais et demeures du clan Ben Ali - Trabelsi, familles anciennement au pouvoir. Les résidences de Sidi Bou Saïd, Hammamet et autres palais de Carthage ont révélé après la révolution du 14 janvier 2011 un trésor du patrimoine, détourné pour servir de décoration intérieure, et parfois stocké afin d’être vraisemblablement revendu. Deux collections constituent l’épine dorsale de l’exposition: celle du palais de Sidi Dhrif ainsi que celle de la maison de Sakher El Matri, gendre de Zine el Abidine Ben Ali, à Hammamet. Les pièces qui les composent nous parviennent de la Haute Antiquité à nos jours, et comptent parmi elles tant de délicates céramiques et de bijoux datant des Vème, IVème et IIIème siècles avant J.C. que d’éléments architecturaux, corbeaux et chapiteaux des époques romaine, punique ou hafside. Des meubles anciens, des coffres de voyages côtoient des éléments de statuaire rares, une figurine de Dyonisos en bronze ou la partie inférieure d’une Vénus. Outre sa portée culturelle, l’exposition met l’accent sur une volonté, celle de redonner au peuple tunisien les rênes de son patrimoine et d’en encourager la protection et la revalorisation. Ci dessus : Fûts de colonnes diverses, au loin, le Jbel Boukernine. L’esplanade propose une vue splendide du sud au nord sur la baie et la côte de Carthage à Tunis. Détail du sarcophage dit «du prêtre» visible dans la salle du rez de chaussée. Page de gauche : Statues exposées sur l’esplanade principale