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Le Kef
Capitale numide
l
e Kef fut une place forte brassée par les occupations et les cultures. Longtemps capitale de la Numidie sous le règne de Massinissa, Roi des Massyles, elle passe aux
mains des romains dès 46 av J.C et prend
le nom d’Africa Nova. La ville, très prospère
au 2e et au 3e siècle, devient un évêché vers
256 et conserve longtemps son rôle de centre religieux.
Ville du Haut Tell
La Gazelle 56 I
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Nous montons à travers la ville du Kef pour rejoindre
la Kasbah fortifiée, entourée d’une courtine aujourd’hui
disparue, qui fut le cœur d’un vaste système défensif
qui englobait la médina. La citadelle acquis sa forme
actuelle au début du 19e siècle sous le règne de Hamouda Bacha décidé à s’affranchir de la tutelle d’Alger.
Nous poursuivons vers la basilique romaine en contrebas de la citadelle. Un cube en pierre de taille, composé
d’un atrium et d’une salle en croix surmontée d’une
voûte d’arête unique. Des proportions à faire pâlir les
connaisseurs. Il fait bon vivre au Kef, on s’installe au
café Sidi Bou Makhlouf pour un bain de soleil, Najet El
Saghira à la radio et les conversations animées d’un
groupe de jeunes. Il y a une fierté keffoise. Fiers d’une
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histoire millénaire de cette ville construite à flanc de colline. Un homme m’indique l’ancien palais de Bourguiba.
Un jardin luxuriant, et résidence du gouverneur actuel.
Bourguiba y prononce un discours en décembre 1962.
« Ayant débarrassé le pays de la colonisation étrangère et du régime beylical, sa préoccupation majeure
est d’œuvrer par tous les moyens, avec l’aide de tout
l’appareil de l’Etat et du Parti, afin de rendre la Tunisie
invulnérable, de la mettre à l’abri de tout danger en
exploitant rationnellement ses ressources et en développant systématiquement ses possibilités, même
s’il devait en résulter une légère limitation de certaine
liberté individuelle. Nous avons en effet à améliorer
le sort de ces gens qui logent dans les gourbis ou
dans les cavernes et auxquels j’ai rendu visite hier. Si
nous laissions faire, des centaines des milliers continueraient à croupir dans la misère la plus abjecte
alors qu’une poignée de privilégiés disposeraient
à eux seuls de milliers de hectares de terre, de cela
nous ne voulons pas. Bien sûr, nous aurions pu nous
contenter de faire l’aumône aux déshérités une fois
par semaine, le vendredi après la prière. Mais notre
conscience n’aurait pas été tranquille et nous avons
horreur d’habituer notre peuple à l’aumône.