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Nefta, aux portes du Sahara I Nefta, the gates of the Sahara I
حراء الص
أبواب عىل نفطة
Nefta
la perle du Djerid
Texte : Noémie Zyla Chiboub
Crédit photo : Images libres de droits
Entourée de collines couleur ocre et de plaines désertiques à perte de
vue, l’oasis de Nefta prend l’apparence d’un gigantesque mirage aux
abords du Sahara. Entre paysages mirifiques et diversité culturelle,
partez sur les traces du joyau du Djerid, une ville millénaire au
charme atypique.
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La corbeille de Nefta
Située aux portes du grand Erg Oriental, à une vingtaine de
kilomètres à l’est de Tozeur, Nefta est l’une des plus importantes
oasis que compte la Tunisie. Si la ville doit sa réputation
aux délicieuses dattes « Deglet Nour » (doigts de lumière en
français) cultivée dans sa palmeraie, elle est aussi riche d’un
passé millénaire dont l’origine remonte probablement bien
avant l’époque numide, comme l’atteste le site archéologique
récemment découvert à l’ouest de la ville. Nefta a subi de
nombreux changements au fil des siècles, voyant disparaître
la centaine de sources qui depuis la «corbeille» irriguaient les
palmiers-dattiers jusqu’à ce qu’un vaste projet de réhabilitation
chapeauté par l’UNESCO restaure son écosystème et apporte
à la ville un nouvel éclat. Le centre historique et notamment
la médina, présentent encore de jolis exemples d’architecture
traditionnelle. Il suffit d’emprunter ses ruelles sinueuses pour
admirer les portes en bois de palmier et la variété de motifs que
dessinent les briques pleines (un mélange de sable et d’argile)
sur les façades des habitations. Un cadre unique qui a servi de
décor à certaines scènes du célèbre film Le Patient Anglais et
qui a accueilli en novembre dernier la 2e édition du festival de
musique Les Dunes Electroniques.
La ville aux cent marabouts
Haut lieu du soufisme depuis le XIe siècle, Nefta a donné
naissance à la « Confrérie de la Qadiriyya » qui comptait parmi
ses disciples Isabelle Eberhardt, célèbre aventurière et écrivaine
de la fin du XIXe siècle. L’oasis concentre ainsi une centaine de
zaouïa, lieux de retraite et de pratique du courant soufi, dont
celle du marabout Sidi Bou Ali qui, au XIIIe siècle, convertit la
ville à l’islam sunnite. Erigée au milieu de jardins luxuriants,
la zaouïa de Sidi Bou Ali reçoit chaque année de nombreux
pèlerins venus se recueillir sur son tombeau. Par ailleurs, Nefta
possède pas moins de 24 mosquées dont la plus ancienne fut
édifiée au XVe siècle.
Des rues de Nefta se dégage encore aujourd’hui une atmosphère
chargée de spiritualité. Depuis 2016, la ville accueille chaque
automne le festival Rouhanyet dédié aux musiques spirituelles
et aux traditions soufies. Pendant quatre jours, l’oasis vibre
au rythme d’une dizaine de spectacles de danse et de chants
d’artistes et de troupes soufis de diverses origines.
Aux alentours de Nefta
La région du Djerid possède un charme tout particulier qui ne
saurait laisser personne indifférent. Les sites à découvrir à partir
de Nefta sont nombreux. Dans la liste des incontournables à
visiter, le Chott el-Jérid à quelques kilomètres en direction du
sud. Cette vaste plaine saline de 5 000 km² de superficie, offre
des paysages sensationnels dont les couleurs varient au gré
des saisons. Si par le passé, le Chott abritait un immense lac,
aujourd’hui sa surface est dépourvue d’eau et ne subsistent que
les nappes souterraines qui alimentent les oasis aux alentours.
Toutefois, mieux vaut éviter de s’aventurer en dehors de l’unique
route qui le traverse sur une distance de 80 km, sous peine se
retrouver prisonnier de sables mouvants.
Moins naturel mais tout aussi insolite, le site de Ong Jemal
ravira les fans de la saga Star Wars. Situé à une quinzaine
de kilomètres au nord de Nefta, loin de toute activité humaine,
le décor créé par l’équipe de Georges Lucas dans les années
90 fait revivre le fameux village Mos Espa dont est originaire
Anakin Skywalker dans l’épisode I La Menace fantôme. Le site
doit son nom au bloc rocheux en forme de chameau et où ont été
également tournées quelques scènes des spectaculaires courses
de modules. I
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