Cependant , il existe quelques exemples plus subversifs : le célèbre , Les Yeux sans Visage ( 1960 ) suit les efforts d ’ un scientifique fou qui tente de restaurer le visage mutilé de sa fille masquée en enlevant chirurgicalement les visages d ’ autres femmes . Une interprétation féministe suggérerait que le film montre le contrôle patriarcal sur les corps des femmes : celles qui ne se conforment pas aux normes de beauté féminine doivent être « masquées ».
Récemment , il y a été du progrès quant à la représentation des femmes dans les films d ’ horreur français , influencée en partie par New French Extremism ( un terme formulé par le journaliste , James Quandt , pour décrire une vague des films français caractérisés par leur contenu violent et sexuellement explicite ). Quelques films tel que Dans ma Peau ( 2002 ), Haute Tension ( 2003 ) ou Titane ( 2021 ) explorent des thèmes de la sexualité des femmes ; ils abordent la psychologie des personnes femelles qui ne se conforment pas aux sexualités « conventionnelles », ce qu ’ on peut interpréter comme un rejet de la sexualité contrôlée par le patriarcat .
En revanche , il existe encore des films d ’ horreur , souvent réalisés par des hommes , qui perpétuent des stéréotypes de fémininité ; par exemple , le film À L ’ Intérieur ( 2007 ) dépeint une femme dérangée qui tente de voler de force le bébé à naitre d ’ une femme enceinte . Cette différence entre les perspectives des réalisateurs et des réalisatrices dans l ’ industrie de l ’ horreur est mise en somme par la réalisatrice française , Julia Ducournau , qui a dit dans un entretien avec The Guardian ( Novembre 2021 ), « Je pense qu ’ il y a cette violence très spécifique des opératrices du cinéma d ’ horreur – une violence qui est à l ’ intérieur , non pas une violence contre laquelle on doit lutter ». Autrement dit , les opérateurs sont encore dictés par le ‘ male gaze ’ ( le ‘ regard masculin ’) tandis que les opératrices veulent dépeindre les identités féminines complexes .
“ une violence qui est à l ’ intérieur , non pas une violence contre laquelle on doit lutter ”
Après la réussite du film , The Substance ( 2024 ), réalisé par Coralie Fargeat , on peut envisager que l ’ avenir du cinéma d ’ horreur mondial sera sûr dans les mains des femmes françaises . Les zombies , les vampires , les tueurs en série psychotiques : ce sont des monstres du passé . Les vrais monstres du cinéma – ce sont les femmes .
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