ᐅᓂᒃᑳᑐᐊᑦLegends
Légendes
La vieille femme qui étouffa un ours
ᓂᖏᐅᖅ ᓇᓄᕐᒥᒃ ᑐᐱᑦᓯᓚᐅᕐᑐᕕᓂᖅ
The old woman who killed a bear
Traduit par Caroline Mailloux à partir de la version en anglais par Lisa Koperqualuk. Texte original de Yuani Inuppaq (BA 43-16).
ᐅᓂᒃᑳᑕᐅᑦᓱᓂ ᔪᐊᓂ ᐃᓄᑉᐸᒧᑦ
English version adapted by Lisa Koperqualuk, based on the original written by Yuani Inuppaq (BA 43-16).
Une vieille femme, dit-on, une petite vieille,
tua un ours à l’aide de sa canne. Ceci est l’histoire
d’une famille qui quitta leur région, près de la
rivière Payne, pour s’installer le long de la mer
avant la venue de l’hiver. L’intérieur des terres
était un terrain très rocheux. La grand-mère, qui
ne pouvait pas marcher sans l’aide de sa canne, se
promenait difficilement sur ce terrain ardus. Elle
les suivait de loin et ne les rejoignait habituellement que très tard la nuit ou à l’aube.
La famille souffrait beaucoup de la faim car il y
avait très peu à manger même avec les caches que
le fils avait préparé d’avance. Ils devaient mâcher
longtemps des morceaux de peau de caribou
quand il y avait rien d’autre de quoi se nourrir.
Ils désiraient rapidement se rendre à la mer, alors
ils mangeaient qu’un peu de viande de caribou,
jamais jusqu’à satiété, ce en quoi ils étaient très
avisés.
Une nuit, la vieille était de nouveau en train de
marcher avec son bâton, au clair de la lune, un
grand ours blanc mâle, qui avait suivi ses traces, la
rattrapa. Elle vit l’ours lorsqu’il se rapprocha d’elle
et tenta de l’attaquer. Elle le gardait à distance
à l’aide de sa canne. Elle décida d’enlever ses
mitaines pour les mettre au bout de sa canne et,
lorsque l’ours tenta une autre fois de la mordre,
elle planta (enfonça) sa canne dans sa gueule.
Les mitaines sont restées prises dans sa gorge,
l’étouffant (et le tuant).
Elle arriva dans le campement des siens, n’ayant
plus de mitaines. Elle suivait habituellement
sa famille de loin car avait faim et, bien qu’elle
fût leur grand-mère, ils ne la laissaient pas se
promener sur le traîneau. Son petit-enfant, ayant
le pressentiment qu’elle avait de la viande pour
lui, se montra et dit : «Anaanatsiangai!» (Hé,
grande-mère!). La grand-mère répondit ainsi,
avec joie : «Petit-enfant, comme j’ai tué un animal,
tu auras un peu de viande». Suivant son habitude,
elle réveilla les autres membres de la famille, qui
dormaient depuis longtemps.
Lucassie Echalook, Inukjuak. ᓘᑲᓯ ᐃᖃᓗᒃ, ᐃᓄᒃᔪᐊᖅ.
Lucassie Echalook, Inukjuak.
Lorsqu’il fit jour, le fils partit pour chercher
l’ours avec sa vieille mère, qui le guida. . «Ce n’est
pas ici qu’il se trouve mais là-bas, au loin, de
l’autre côté de cette colline »
Dès qu’ils furent parvenus au-delà de la colline, elle lui dit «Nous sommes arrivés!», Il vit
l’énorme animal, mort, qu’elle avait étouffé avec
ses mitaines. Elle fut alors très bien traitée et
put se promener sur le traîneau pour le restant
de leur trajet. C’était un temps plein de joie. Des
histoires de ce genre furent racontées alors que
nous tous n’étions pas encore nés. C’est dans la
tente d’Iyautilik que ce conte fut raconté pour la
première fois.
ᓂᖏᐅᕉᖅ ᓂᖏᐅᒻᒪᕆᐊᐱᒃ ᓇᓄᓚᐅᕐᑐᕕᓂᖅ
ᐊᔭᐅᑉᐱᐊᒥᓄᑦ. ᐃᒫᒃ ᐱᔪᕕᓂᖅ ᓄᑕᕋᕇᓐᓂᒃ ᐹᖕᖓᑦ
ᑕᓯᕐᕈᐊᑉ ᓄᓇᖓᓂᑦ ᙯᕐᑐᐊᓗᑯᑦ ᐱᑐᕋᓚᖓᔪᐃᑦ
ᐊᑖᕐᑐᐃᑦ. ᐅᓂᒃᑳᑐᐊᖅ ᐊᓈᓇᑦᓯᐊᖅ ᐱᓱᕐᖃᔭᖕᖏᑐᖅ
ᐊᔭᐅᑉᐱᐊᖏᓐᓇᑐᖅ ᑭᖑᓯᑉᐸᑐᕕᓂᖅ ᐅᓐᓄᐊᖅ