Kanguq | Page 35

ᐅᓂᒃᑳᑐᐊᑦLegends Légendes La vieille femme qui étouffa un ours ᓂᖏᐅᖅ ᓇᓄᕐᒥᒃ ᑐᐱᑦᓯᓚᐅᕐᑐᕕᓂᖅ The old woman who killed a bear Traduit par Caroline Mailloux à partir de la version en anglais par Lisa Koperqualuk. Texte original de Yuani Inuppaq (BA 43-16). ᐅᓂᒃᑳᑕᐅᑦᓱᓂ ᔪᐊᓂ ᐃᓄᑉᐸᒧᑦ English version adapted by Lisa Koperqualuk, based on the original written by Yuani Inuppaq (BA 43-16). Une vieille femme, dit-on, une petite vieille, tua un ours à l’aide de sa canne. Ceci est l’histoire d’une famille qui quitta leur région, près de la rivière Payne, pour s’installer le long de la mer avant la venue de l’hiver. L’intérieur des terres était un terrain très rocheux. La grand-mère, qui ne pouvait pas marcher sans l’aide de sa canne, se promenait difficilement sur ce terrain ardus. Elle les suivait de loin et ne les rejoignait habituellement que très tard la nuit ou à l’aube. La famille souffrait beaucoup de la faim car il y avait très peu à manger même avec les caches que le fils avait préparé d’avance. Ils devaient mâcher longtemps des morceaux de peau de caribou quand il y avait rien d’autre de quoi se nourrir. Ils désiraient rapidement se rendre à la mer, alors ils mangeaient qu’un peu de viande de caribou, jamais jusqu’à satiété, ce en quoi ils étaient très avisés. Une nuit, la vieille était de nouveau en train de marcher avec son bâton, au clair de la lune, un grand ours blanc mâle, qui avait suivi ses traces, la rattrapa. Elle vit l’ours lorsqu’il se rapprocha d’elle et tenta de l’attaquer. Elle le gardait à distance à l’aide de sa canne. Elle décida d’enlever ses mitaines pour les mettre au bout de sa canne et, lorsque l’ours tenta une autre fois de la mordre, elle planta (enfonça) sa canne dans sa gueule. Les mitaines sont restées prises dans sa gorge, l’étouffant (et le tuant). Elle arriva dans le campement des siens, n’ayant plus de mitaines. Elle suivait habituellement sa famille de loin car avait faim et, bien qu’elle fût leur grand-mère, ils ne la laissaient pas se promener sur le traîneau. Son petit-enfant, ayant le pressentiment qu’elle avait de la viande pour lui, se montra et dit : «Anaanatsiangai!» (Hé, grande-mère!). La grand-mère répondit ainsi, avec joie : «Petit-enfant, comme j’ai tué un animal, tu auras un peu de viande». Suivant son habitude, elle réveilla les autres membres de la famille, qui dormaient depuis longtemps. Lucassie Echalook, Inukjuak. ᓘᑲᓯ ᐃᖃᓗᒃ, ᐃᓄᒃᔪᐊᖅ. Lucassie Echalook, Inukjuak. Lorsqu’il fit jour, le fils partit pour chercher l’ours avec sa vieille mère, qui le guida. . «Ce n’est pas ici qu’il se trouve mais là-bas, au loin, de l’autre côté de cette colline » Dès qu’ils furent parvenus au-delà de la colline, elle lui dit «Nous sommes arrivés!», Il vit l’énorme animal, mort, qu’elle avait étouffé avec ses mitaines. Elle fut alors très bien traitée et put se promener sur le traîneau pour le restant de leur trajet. C’était un temps plein de joie. Des histoires de ce genre furent racontées alors que nous tous n’étions pas encore nés. C’est dans la tente d’Iyautilik que ce conte fut raconté pour la première fois. ᓂᖏᐅᕉᖅ ᓂᖏᐅᒻᒪᕆᐊᐱᒃ ᓇᓄᓚᐅᕐᑐᕕᓂᖅ ᐊᔭᐅᑉᐱᐊᒥᓄᑦ. ᐃᒫᒃ ᐱᔪᕕᓂᖅ ᓄᑕᕋᕇᓐᓂᒃ ᐹᖕᖓᑦ ᑕᓯᕐᕈᐊᑉ ᓄᓇᖓᓂᑦ ᙯᕐᑐᐊᓗᑯᑦ ᐱᑐᕋᓚᖓᔪᐃᑦ ᐊᑖᕐᑐᐃᑦ. ᐅᓂᒃᑳᑐᐊᖅ ᐊᓈᓇᑦᓯᐊᖅ ᐱᓱᕐᖃᔭᖕᖏᑐᖅ ᐊᔭᐅᑉᐱᐊᖏᓐᓇᑐᖅ ᑭᖑᓯᑉᐸᑐᕕᓂᖅ ᐅᓐᓄᐊᖅ