Mes efforts pour la sensibilisation au diabète
ᐱᓇᓱᐊᕐᓂᕋ ᐊᐅᒃᑯᑦ ᒪᒪᕐᓴᐅᑎᓕᐅᓗᐊᕐᓂᒥᒃ ᑲᖐᒋᔭᐅᑎᒃᓯᓂᕐᒥᒃ
My work on diabetes awareness
Maata Amarualik
ᒫᑕ ᐊᒪᕈᐊᓕᒃ
La première fois que j’ai entendu parler
du diabète, je travaillais au CLSC, en tant
que préposée aux soins à domicile, à Puvirnituq. J’apprenais aux patients à utiliser un
glucomètre, un instrument qui permet de
vérifier le taux de sucre dans le sang. Je l’ai
utilisé sur moi-même afin d’en faire la démonstration à mes patients. C’est alors que,
sunauvva, surprise… j’ai découvert que
j’allais devoir moi aussi gérer un problème
de diabète pour le reste de ma vie. En effet,
selon le glucomètre, mon taux de sucre était
élevé. Je suis donc allée passer des tests, qui
ont confirmé que j’avais le diabète.
C’était en 2005, j’avais 55 ans et je pesais
230 lb.
J’ai d’abord ignoré ce diagnostic et j’ai fait
semblant que le problème n’existait pas. J’ai
quand même commencé à lire au sujet du
diabète et à chercher des renseignements
sur Internet. En comprenant mieux, j’ai réalisé que je devrais prendre soin de moi. Je
n’avais rien fait pendant cinq ans, mais j’étais
rendue à un moment décisif. Ma négligence
venait de la terrible déception que j’avais
éprouvée par rapport à ce problème médical qui me suivrait pour le reste de ma vie,
ainsi que de mon manque d’information
sur l’importance de l’alimentation.
Lorsque j’étais plus jeune, je mangeais des
aliments commerciaux préemballés. Nous
n’étions pas au courant des conséquences
à long terme d’une grande consommation
de sucreries et de prêts-à-manger, ce qui
ne nous a pas aidés à long terme, car nous
ne disposions d’aucun renseignement. Ce
manque d’information a eu des répercussions négatives sur de nombreux Inuit.
Après avoir pris la décision de prendre
soin de moi, j’ai réalisé que je devais aussi
aider mes concitoyens inuit. On m’a alors
demandé de sensibiliser les communautés
inuit au diabète.
Lorsque nous regardons les photographies de nos ancêtres, nous y voyons des
Inuit en santé, ne souffrant pas de diabète.
Ils étaient en santé parce qu’ils mangeaient bien et étaient tout le temps en train
de marcher. Mais nous, leurs descendants,
en sommes arrivés là à cause de tous les
changements apportés à notre alimentation
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et à notre mode de vie. La mauvaise alimentation, le manque d’exercice et le mode
de vie sédentaire figurent tous parmi les
causes du diabète. Je crois que la meilleure
façon de retrouver une vie saine consiste à
revenir vers notre culture, nos racines.
Je ne me doutais aucunement que j’avais
le diabète lorsque j’ai fait le test sur moimême. Il s’installe de façon sournoise; je
le considère comme un « tueur silencieux
». Voici certains de ses symptômes : avoir
tout le temps soif, avoir besoin d’uriner
souvent, se sentir fatigué même sans effort,
manger sans se sentir rassasié. Le diabète a
de graves conséquences sur notre corps et
nos organes, et il peut entraîner de graves
problèmes si on ne prend pas soin de nous.
Par exemple, on peut devenir aveugle ou
devoir se faire amputer des doigts ou même
les jambes. Lorsqu’on le découvre trop tard,
les dommages sont peut-être déjà faits.
En 2007, au Nunavik, il y avait
déjà 300 Inuit atteints de diabète.
Avec une population dépassant de
peu 10 000 habitants, je me suis dit
que nous courions à notre perte. Le
nombre d’Inuit atteints était si élevé!
Lorsque je travaille pour le Conseil de
santé à sensibiliser la population au diabète,
nous nous rendons dans des collectivités
inuit, toutefois pas assez souvent, et nous
les informons des risques associés à une
trop grande consommation de sucre. Certaines collectivités comprennent bien tandis qu’avec d’autres, c’est plus difficile parce
qu’il y a moins de gens informés. Nous
enseignons les soins appropriés aux diabétiques afin de prévenir les effets négatifs de
cette maladie. J’essaie aussi de sensibiliser
les jeunes pour m’assurer qu’ils entendent
parler de la prévention du diabète.
Je désire aider les gens parce que je veux
m’assurer que ceux-ci sont informés; je
veux les aider à comprendre que même si
on a le diabète, on peut vivre longtemps.
Il n’existe aucun remède pour guérir le diabète, mais nous pouvons apprendre à vivre
avec. Aujourd’hui, je passe régulièrement
des tests et je prends des médicaments qui
m’aident à contrôler mon diabète.
Prendre soin de moi m’a également
demandé de changer mes habitudes alimentaires en faisant des choix judicieux.
Lorsqu’on est diabétique, on nous enseigne à bien choisir ce que nous consommons, ce qui prend du temps et peut être
un peu agaçant. Pour ma part, je regarde le
tableau des valeurs nutritives et les ingrédients de tout aliment avant de l’acheter.
Les mets préparés à réchauffer au microondes contiennent un très grand nombre
d’ingrédients nocifs. Savons-nou