Kanguq | Page 26

Mes efforts pour la sensibilisation au diabète ᐱᓇᓱᐊᕐᓂᕋ ᐊᐅᒃᑯᑦ ᒪᒪᕐᓴᐅᑎᓕᐅᓗᐊᕐᓂᒥᒃ ᑲᖐᒋᔭᐅᑎᒃᓯᓂᕐᒥᒃ My work on diabetes awareness Maata Amarualik ᒫᑕ ᐊᒪᕈᐊᓕᒃ La première fois que j’ai entendu parler du diabète, je travaillais au CLSC, en tant que préposée aux soins à domicile, à Puvirnituq. J’apprenais aux patients à utiliser un glucomètre, un instrument qui permet de vérifier le taux de sucre dans le sang. Je l’ai utilisé sur moi-même afin d’en faire la démonstration à mes patients. C’est alors que, sunauvva, surprise… j’ai découvert que j’allais devoir moi aussi gérer un problème de diabète pour le reste de ma vie. En effet, selon le glucomètre, mon taux de sucre était élevé. Je suis donc allée passer des tests, qui ont confirmé que j’avais le diabète. C’était en 2005, j’avais 55 ans et je pesais 230 lb. J’ai d’abord ignoré ce diagnostic et j’ai fait semblant que le problème n’existait pas. J’ai quand même commencé à lire au sujet du diabète et à chercher des renseignements sur Internet. En comprenant mieux, j’ai réalisé que je devrais prendre soin de moi. Je n’avais rien fait pendant cinq ans, mais j’étais rendue à un moment décisif. Ma négligence venait de la terrible déception que j’avais éprouvée par rapport à ce problème médical qui me suivrait pour le reste de ma vie, ainsi que de mon manque d’information sur l’importance de l’alimentation. Lorsque j’étais plus jeune, je mangeais des aliments commerciaux préemballés. Nous n’étions pas au courant des conséquences à long terme d’une grande consommation de sucreries et de prêts-à-manger, ce qui ne nous a pas aidés à long terme, car nous ne disposions d’aucun renseignement. Ce manque d’information a eu des répercussions négatives sur de nombreux Inuit. Après avoir pris la décision de prendre soin de moi, j’ai réalisé que je devais aussi aider mes concitoyens inuit. On m’a alors demandé de sensibiliser les communautés inuit au diabète. Lorsque nous regardons les photographies de nos ancêtres, nous y voyons des Inuit en santé, ne souffrant pas de diabète. Ils étaient en santé parce qu’ils mangeaient bien et étaient tout le temps en train de marcher. Mais nous, leurs descendants, en sommes arrivés là à cause de tous les changements apportés à notre alimentation 26 et à notre mode de vie. La mauvaise alimentation, le manque d’exercice et le mode de vie sédentaire figurent tous parmi les causes du diabète. Je crois que la meilleure façon de retrouver une vie saine consiste à revenir vers notre culture, nos racines. Je ne me doutais aucunement que j’avais le diabète lorsque j’ai fait le test sur moimême. Il s’installe de façon sournoise; je le considère comme un « tueur silencieux ». Voici certains de ses symptômes : avoir tout le temps soif, avoir besoin d’uriner souvent, se sentir fatigué même sans effort, manger sans se sentir rassasié. Le diabète a de graves conséquences sur notre corps et nos organes, et il peut entraîner de graves problèmes si on ne prend pas soin de nous. Par exemple, on peut devenir aveugle ou devoir se faire amputer des doigts ou même les jambes. Lorsqu’on le découvre trop tard, les dommages sont peut-être déjà faits. En 2007, au Nunavik, il y avait déjà 300 Inuit atteints de diabète. Avec une population dépassant de peu 10 000 habitants, je me suis dit que nous courions à notre perte. Le nombre d’Inuit atteints était si élevé! Lorsque je travaille pour le Conseil de santé à sensibiliser la population au diabète, nous nous rendons dans des collectivités inuit, toutefois pas assez souvent, et nous les informons des risques associés à une trop grande consommation de sucre. Certaines collectivités comprennent bien tandis qu’avec d’autres, c’est plus difficile parce qu’il y a moins de gens informés. Nous enseignons les soins appropriés aux diabétiques afin de prévenir les effets négatifs de cette maladie. J’essaie aussi de sensibiliser les jeunes pour m’assurer qu’ils entendent parler de la prévention du diabète. Je désire aider les gens parce que je veux m’assurer que ceux-ci sont informés; je veux les aider à comprendre que même si on a le diabète, on peut vivre longtemps. Il n’existe aucun remède pour guérir le diabète, mais nous pouvons apprendre à vivre avec. Aujourd’hui, je passe régulièrement des tests et je prends des médicaments qui m’aident à contrôler mon diabète. Prendre soin de moi m’a également demandé de changer mes habitudes alimentaires en faisant des choix judicieux. Lorsqu’on est diabétique, on nous enseigne à bien choisir ce que nous consommons, ce qui prend du temps et peut être un peu agaçant. Pour ma part, je regarde le tableau des valeurs nutritives et les ingrédients de tout aliment avant de l’acheter. Les mets préparés à réchauffer au microondes contiennent un très grand nombre d’ingrédients nocifs. Savons-nou