Notre exil
Ce n’est pas la fierté qui forge l’identité
Des honneurs perdus ou gagnés
Il faut se méfier des statues médaillées qui se sont écroulées
Moi, j’avais mon numéro 10, mon Maradona et Beloumi à la fois
Mon père toujours droit dans ses bottes et qui ne disait jamais tant
pis
A 10 ans, je faisais le larron en prédisant à mon darron
Que l’ouvrier était un con devant le patron
Les mêmes qui se marraient à table le dimanche
Eux qui ne se retroussaient jamais les manches
C’était dicté, le paternalisme patronal qui décidait de leur avenir
Où le présent faisait déjà frémir
La peur de la fin du mois
A compter le nombre de repas
Quand arrivait la fiche de paye
Et du solde pour tout compte.
C’est l’ironie du corbeau et du renard
J’en reste grognard
Pour maudire cette ancestrale bourgeoisie
Qui s’est bien nourri du temps des colonies
Ou l’Algérie annexée
Qui s’est réveillée après des décennies d’exploitation et d’amnésie
Par un coup de sang venu de Kabylie