JUST HUMANIS Just Humanis Mustapha SAIF | Page 15

Notre exil Ce n’est pas la fierté qui forge l’identité Des honneurs perdus ou gagnés Il faut se méfier des statues médaillées qui se sont écroulées Moi, j’avais mon numéro 10, mon Maradona et Beloumi à la fois Mon père toujours droit dans ses bottes et qui ne disait jamais tant pis A 10 ans, je faisais le larron en prédisant à mon darron Que l’ouvrier était un con devant le patron Les mêmes qui se marraient à table le dimanche Eux qui ne se retroussaient jamais les manches C’était dicté, le paternalisme patronal qui décidait de leur avenir Où le présent faisait déjà frémir La peur de la fin du mois A compter le nombre de repas Quand arrivait la fiche de paye Et du solde pour tout compte. C’est l’ironie du corbeau et du renard J’en reste grognard Pour maudire cette ancestrale bourgeoisie Qui s’est bien nourri du temps des colonies Ou l’Algérie annexée Qui s’est réveillée après des décennies d’exploitation et d’amnésie Par un coup de sang venu de Kabylie