L’évaluation
La cueillette des données personnelles, l’histoire de l’accident, le
diagnostic et les conditions associées, la date de la chirurgie et les
interventions réalisées, les résultats aux examens radiologiques ou
diagnostiques et les autres conditions de santé de la personne
doivent faire partie de l’évaluation
initiale du client.
Le niveau de collaboration, de
motivation du client ainsi que ses
attentes relativement à sa récupération et à ses traitements sont
aussi des éléments essentiels à
considérer afin de s’assurer de
l’implication du patient dans le
plan d’intervention et d’obtenir
ainsi des résultats optimaux en lien
avec la pathologie.
L’ergothérapeute obtient une
multitude d’informations sur
l’impact fonctionnel de la blessure
par entrevue, mises en situation et
observations. La posture du
membre atteint nous indique si la
personne a tendance à surprotéger
le membre ou au contraire à le
négliger et risquer de se blesser
davantage. L’observation de l’apparence du membre atteint nous
fournit également une multitude
d’autres informations : présence de
pansements, cicatrice avec ou sans
points de suture, présence de
signes
trophiques
pouvant
indiquer que la personne développe un syndrome douloureux
régional complexe (SDRC) (coloration changeante de la peau, apparence lustrée du membre, sudation
anormale, pilosité plus abondante,
changements au plan de la température).
Par la suite, nous devons agir
prioritairement sur les trois principaux symptômes survenant durant
la phase inflammatoire : l’œdème,
la douleur et la sensibilité. Le
tableau 1 résume bien les questions à se poser et les outils à
utiliser lors de l’évaluation initiale
ou des réévaluations subséquentes.
Symptômes
Observations/Questions
Outils d’évaluation
Œdème
Site, intensité, type ?
Variabilité pendant la journée ?
Au repos et après activité ?
Facteurs aggravants / facilitants ?
Appréciation subjective par rapport au membre sain
Mesures circonférentielles
Volumètre
Douleur
Site, intensité, type ?
Variabilité pendant la journée et la
nuit ?
Au repos et pendant/après activité ?
Facteurs aggravants / facilitants ?
Échelle verbale sur 10
Échelle visuelle analogue
Questionnaire McGill-Melzack sur la douleur
Questionnaire douleur de St-Antoine
Sensibilité
Site, intensité, type ?
Variabilité pendant la journée vs nuit ?
Au repos et pendant / après activité ?
Facteurs aggravants / facilitants ?
Localisation
Description subjective par le client
Monofilaments Semmes-Weinstein
Discrimination 2 points
Tableau 1 – Synthèse de l’évaluation de l’oedème, de la douleur et de la sensibilité en ergothérapie.
À l’évaluation initiale, un bilan
articulaire est réalisé aux articulations non atteintes afin de vérifier
la présence de raideurs articulaires
et, si le diagnostic le permet, de
vérifier l’amplitude articulaire de
l’extension/flexion et de la pronation/supination du coude atteint.
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Pour ce qui est de l’évaluation de
la force musculaire, celle-ci est
retardée vers la 8e semaine, à la
phase de remodelage, pour éviter
tout dommage aux structures en
voie de guérison. À ce moment, la
force de préhension sera évaluée à
l’aide d’un dynamomètre de type
Jamar et la force des pinces sera
évaluée avec un pincemètre, selon
les méthodes standardisées. Il n’y
a pas de normes officielles pour la
force du coude, cependant, la
comparaison avec le membre non
atteint est toujours requise. En
général, le membre dominant est
5% à 10% plus fort que le membre
non dominant et les hommes sont
en moyenne deux fois plus forts
que les femmes (Morrey et An,
2000). De plus, lors de la réalisation d’un bilan musculaire, la force
du groupe musculaire des fléchisseurs est 30% à 40% supérieure à
celle du groupe des extenseurs du
coude, celle des supinateurs est
environ 15% plus forte que celle
des pronateurs (Davila, 2013).
erg-go! REVUE DES ERGOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC
Finalement, l’évaluation des différents domaines du rendement
occupationnel est primordiale afin
de pouvoir documenter le niveau
fonctionnel pré trauma de la
personne, mais également afin de
déterminer les difficultés vécues
par le client depuis l’accident. Pour
mieux documenter cet aspect,
l’ergothérapeute peut recourir à
des mises en situation, à des tests
standardisés ou à des questionnaires tels que le «Disabilities of
Arm, Shoulder and Hand » (DASH)
(version francophone validée par
Durand, Vachon, Hong et Loisel,
2005), l’Échelle Mayo de Performance du Coude (MEPS) (Morrey
et An, 2000) et la « Patient-Rated
Elbow Evaluation » (PREE) publiée
par MacDermid (2001).
PLAN DE TRAITEMENT
Fracture de type I
L’enseignement au client sur la
pathologie est essentiel pour assurer une bonne compréhension des
symptômes et mieux comprendre
les contre-indications à respecter,
par exemple, d’éviter toute levée
de charge initialement avec le
membre atteint. Le contrôle de la
douleur et de l’œdème sont les
deux premiers objectifs à entreprendre. Le port d’un support commercial du coude ou un bandage
compressif de type Tubigrip peut
être sug