John Coltrane - Giant Steps FR | Page 28

Nous improvisions sans aucune contrainte un quart d ’ heure ou une demi-heure , explorant nos instruments comme des fous . Parfois , après deux morceaux , il retournait en coulisses et restait nous regarder par la lucarne pendant deux heures ou trois .
L ’ espace harmonique alors se dégage :
Wilbur Ware est si inventif . Il joue des notes étrangères et si vous ne connaissez pas le thème , vous ne pouvez trouver sur lequel nous jouons . Il superpose les choses . Il joue autour , au-dessus , au-dessous ou autre part , élabore des tensions . Parfois , il jouait des progressions altérées , j ’ en faisais autant . Il altérait les miennes et on finissait par ne plus jouer les progressions du morceau jusqu ’ à un certain moment et alors … c ’ était bien notre chance si nous nous retrouvions ensemble . Puis Monk arrivait pour nous tirer d ’ affaire . Mais personne ne savait où il reprenait !
Le tromboniste J . J . Johnson se souviendrait :
Depuis Charlie Parker , le son le plus électrisant que j ’ ai entendu dans le jazz contemporain , ce fut Coltrane jouant avec Monk au Five Spot . Ce n ’ est pas possible de mettre des mots là-dessus .
Second séjour chez Miles . Aussi , début 1958 , lorsque Miles Davis rentre du séjour parisien au cours duquel il a enregistré la musique du film Ascenseur pour l ’ échafaud , il fait appel à un Coltrane métamorphosé pour former avec le saxophoniste alto Cannonball Adderley un sextette où Red Garland et
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