John Coltrane - Giant Steps FR | Page 11

du hard bop , le trompettiste Fats Navarro avait prédit avant sa mort en 1950 : « Quand ils maîtriseront les progressions harmoniques , alors peut-être aurons-nous un jazz véritablement moderne . » En avril 1954 , le journaliste Nat Hentoff en signale l ’ émergence dans un article pour Down Beat qui se félicite du sérieux de la génération montante et de son niveau de réflexion sur l ’ avenir du jazz , citant les noms de Quincy Jones , Clifford Brown , Art Farmer , Gigi Gryce , Lou Donaldson , Horace Silver et Percy Heath . Les quatre premiers – ainsi notamment que Benny Golson et Philly Joe Jones – se verront parrainer en 1953 au sein du big band de Tadd Dameron , l ’ un des principaux contributeurs en 1946 au répertoire du bop et notamment du big band de Dizzy Gillespie . Les nouveaux venus se distinguent par un haut niveau de formation musicale , ayant profité pour certains pendant la guerre de l ’ ouverture aux Afro-américains des centres de formation musicale pour les orchestres militaires ou , pour d ’ autres , de l ’ allocation « G . I . Bill » destinée aux anciens combattants , qui leur permet de reprendre des études alors que le niveau de l ’ enseignement musical se fait de plus en plus performant dans les écoles réservées aux Noirs .
John Coltrane lui-même profite du G . I . Bill pour s ’ inscrire au Granoff Studio . Isidore Granoff était un violoniste émigré russe qui ouvrit son cours en 1920 et en fit une école réputée où notre saxophoniste trouva un véritable maître en la personne de Dennis Sandole , guitariste qui se consacrait depuis peu à la pédagogie . À raison de deux leçons par semaine , Trane progresse à grand pas dans le domaine harmonique , étudie les modes et le chromatisme , soumet ses premières compositions au professeur auquel il rendra visite bien au-delà de sa période d ’ étude . C ’ est un étudiant insatiable qui ne quitte pas son saxophone de la journée , continuant à pratiquer silencieusement les doigtés la
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