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40 I portrait - congo bué à faire en sorte que notre pays compte de nombreux habitants d'origine congolaise, dont le quartier Matonge est le symbole. Lorsqu'An- drazzi débarque en Belgique en 1992, il s'ins- talle d'abord à Arlon. Il suit des cours du soir de sculpture à l'Académie d'Arlon, ainsi que des cours du jour à l'Académie des Beaux-arts de Namur, où il s'installera plus tard. Au Congo, sa créativité et son talent artistique étaient déjà un grand atout pour Andrazzi. Il y a travaillé comme dessinateur d’exécution, sous la direc- tion d'un directeur artistique. À Namur, sa vie artistique en Belgique démarre vraiment et il y épouse également une Belge. Jettois grâce à Tinou Andrazzi Le rêve d’un artiste talentueux Quand Andrazzi quitte son Congo natal pour la Belgique à l'âge de 27 ans, il laisse derrière lui un pays qui depuis toujours connaît l’in- stabilité et la pauvreté. En Belgique, il espère une vie plus stable et une percée en tant qu'artiste polyvalent. Vingt-sept ans plus tard, le premier souhait s'est réalisé, le second pas entièrement. N ous rencontrons Andrazzi un jour d'été tropical, qui évoque pour lui des souvenirs de son pays natal. Le Congo, en Afrique centrale, et la Bel- gique ont une longue histoire en commun. A la fin du 19ème siècle, le Congo est colonisé par le roi belge Léopold II. Son règne de ter- reur est l'une des pages les plus sombres de notre histoire nationale. Le Congo obtient son indépendance en 1960. Cependant, les 60 der- nières années ont été marquées principale- ment par les troubles politiques et la pauvreté. Aujourd’hui, si le pays fait la une des journaux, c’est plus à cause d'une nouvelle poussée d'Ebola que grâce à des initiatives positives. Le lien entre la Belgique et le Congo a contri- Après une courte escale en Gaume, Andrazzi s'installe à Jette en 2008. L'artiste congolais est souvent venu à Bruxelles, à la vie culturelle vi- brante, et y a fait la rencontre de Tinou, le mo- teur derrière l'Atelier Curcuma dans la rue Pannenhuis. C'est ainsi qu'il découvre Jette, commune au caractère paisible qui lui plaît. Plus de 10 ans plus tard et la naissance de ses deux adorables filles, il ne regrette toujours pas son choix. Sa vie sociale et familiale se déroule dans notre commune, où toute la famille se sent vraiment chez elle. Sa seule frustration est la difficulté d’arriver à vivre de son art. Le ta- lentueux peintre/dessinateur/portraitiste/écri- vain/poète/chanteur continue de créer des œuvres avec la même passion - principalement des peintures colorées - mais il n'a pas de contacts réguliers avec le grand public ou des galéristes. Selon Andrazzi, l’administration lo- cale a un rôle à jouer pour mettre les artistes locaux en contact les uns avec les autres et les guider dans des projets durables. Il rêve par exemple d'organiser des ateliers artistiques avec des jeunes, d'abord à Bruxelles, puis un jour dans son pays d'origine, qui sait ! Il retourne rarement au Congo. Non seulement les billets d'avion coûteux l'en empêchent, mais aussi la situation précaire dans son pays d'ori- gine. En tant qu'"Euro-Africain", il n'a pas les moyens d'aider ses amis et sa famille sur place. Il considère quand même qu'au niveau de la solidarité, la Belgique offre un contexte plus fa- vorable que son Congo natal. Lorsque l’on sait que la grande majorité de la population congo- laise doit lutter quotidiennement pour sa sur- vie, la solidarité devient par conséquent beaucoup plus difficile à envisager. Vous êtes curieux de connaître le travail d'An- drazzi ? Surfez vers andrazzi-mbala-nsilu.com