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Kassav en 1992 - De gauche à droite Patrick St Eloi , Jocelyne Béroard , Jean Claude Naimro , Jacob Desvarieux et Jean Philippe Martely .
Lorsque que vous pensez aux années 80 et celles d ’ aujourd ’ hui à votre avis l ’ environnement sied -il a création d ’ un groupe de musique comme Kassav ? je veux dire qu ’ y avait-il de spécial dans les années 80 qui a permis à Kassav d ’ émerger ? Était-ce à cause de la période qui était propice car en ces années-là on s ’ intéressait aux sonorités Afro caraïbéennes , d ’ ailleurs la world music aussi connait son essor en cette période-là , était-ce le gouvernement socialiste de l ’ époque ou encore un simple concours des circonstances favorables ?
Kassav ’ proposait quelque chose de nouveau . Ce que les maisons de disques appelaient la World music a l ’ époque , Jacob disait qu ’ ils prenaient des musiques d ’ ici et là , d ’ Afrique et d ’ ailleurs et les fusionnaient avec un Rydim ( rythme ) R & B … c ’ était sa définition de la World Music . Beaucoup d ’ artistes de toute l ’ Afrique ont émergé à cette époque . Kassav ’ était mis dans le grand panier de la world music qui fonctionnait à Paris . Mais Kassav ’ a vraiment eu un développement di érent . Au départ , en France personne ne voulait nous signer , ils ne comprenaient pas notre musique . La musique antillaise n ’ avait jamais intéressé le show business français .
Flashmag ! Issue 129 May 2022
Il la calfeutrait à une idée folklorique le genre « maladie d ’ amour » et autres … et puis la Compagnie créole est arrivée avec une musique tropicalisée qui a peut converti les gens à l ’ écoute de musiques vaguement rythmées … En fait lorsque Kassav ’ a commencé à avoir du succès , ce n ’ était pas dans le créneau français . On ne passait pas à la télé en France . Nous avons pris une route parallèle , la France ne voulait pas de nous , on est allé ailleurs . Début 1985 après la sortie de Zouk la , l ’ Afrique tombe d ’ amour et nous appelle . En premier , la Côte d ’ Ivoire juste avant de faire notre premier Zenith . Et là , on constate que Kassav ’ est très populaire . Dans nos concerts il y 10 000 personnes à Treichville , à Bouaké 25 000 personnes , on n ’ avait jamais vécu ça chez nous . On avait réussi 15 000 ce qui est un exploit chez nous , mais là c ’ est presque le double en Afrique et on allait de surprise en surprise . Certes , en Afrique le public est bien plus large que chez nous . Malheureusement , avec le piratage des disques à cette époque-là , on ne pouvait pas dire que l ’ on vendait des disques en Afrique , mais lorsqu ’ on a joué devant 90 000 personnes , dans un stade à Luanda ( Angola ) et que ça s ’ est su , ça a fait réfléchir les producteurs en France qui ont