Dans l’ensemble, j’aime beaucoup le tra-
vail de ce photographe qui nous vient
du Québec. Mais quand j’ai vu pour la première fois cette
image, j’en suis totalement tombé sous le charme tant
sa pureté, sa finesse, son minimalisme nous rappelle les
images des plus grands photographes qui nous font tant
rêver, comme Vincent Munier ou Kyriakos Kaziras.
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s Ga
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F
www.francis-gagnon.com
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I
l y a de ces images qui sont le résultat d’une planification rigoureuse et d’autres qui sont le fruit d’un heureux hasard. L’histoire entourant cette photographie
relève plutôt de la deuxième occurrence et c’est ce qui selon moi la rend davantage intéressante. C’était notre troisième journée en Islande. Nous nous étions levés
le matin pour constater que nous n’échapperions pas à la mauvaise température. Cela nous ne préoccupait pas vraiment puisque la journée était dédiée à la route. Nous devions en effet
parcourir tout près de 500 kilomètres pour nous rendre à Akureyri, une ville située au nord de l’île. Après avoir fait une pause à Egilsstaðir, nous avions commencé à rouler à travers les montagnes. C’était un passage obligé pour nous rendre à notre destination. La pluie, qui avait jusqu’à maintenant assailli notre séjour, s’était graduellement changée en neige. La route était
ponctuée d’intenses averses et d’épais bancs de brouillard. Mêlée à la faible luminosité, cette température fournissait aux paysages que très peu de contrastes. Il était terriblement difficile de
discerner les variations les plus évidentes dans le terrain. C’est néanmoins dans ces conditions que nous avons pu admirer plusieurs scènes incroyables. L’une des plus impressionnantes s’est
dévoilée à travers la brume, où plusieurs moutons, visiblement confus, s’étaient attroupés sur un monticule. L’automobile garée, je suis débarqué, caméra à la main, pour prendre quelques
photos. Alors que j’avançais doucement dans la neige, les moutons, méfiants, se sont mis à m’observer. Je savais exactement ce que je voulais comme image. Je ne pris que quelques clichés
avant que les moutons se dispersent. Nous avons par la suite repris la route pour arriver à Akureyri trois heures plus tard. Ils étaient 24 moutons.
#2 - Mars/Mai 2015
Le Coup de Coeur d’Alexis