Horizon Weekend Montréal 25 Janvier 2014 | Page 18
Le coin gourmand
Le chocolat
Par Micheline Nadon
Le cacaoyer, l’arbre qui ne perd pas ses
fruits!
C’est dans la grande forêt équatoriale
d’Amérique du Sud qu’est apparut le
cacaoyer. Sa véritable origine est une
immense pépinière au pied des Andes, dans
les régions des bassins de l’Orénoque et de
l’Amazone (Colombie, Équateur, Pérou et
Vénézuela).
Il parait bien petit ce cacaoyer, malgré ses
10 à 15 mètres de hauteur, flanqué d’arbres
immenses qui l’entourent. S’il pousse là c’est
pourtant qu’il a besoin d’eux, car il est un
“arbre de l’ombre” c’est à dire qu’il vit toujours
dans la pénombre moite de ces géants qui
le protègent des rayons directs du soleil; ces
arbres plus élevés et plus résistants sont
appelés les “mères du cacao” (“cacahuanantli”
en langue aztèque). Comme à l’état sauvage,
les arbres aujourd’hui cultivés en plantation
sont délicats et demandent un climat chaud
et humide, donc des pluies régulières, un sol
profond, fertile et bien drainé et, pour bien
vivre, eux aussi doivent être en compagnie de
grands arbres car outre le soleil ils craignent
les vents violents qui déchaussent leur unique
racine-pivot.
Le cacaoyer est un arbre fruitier d’une telle
beauté qu’il est aussi planté comme arbre
ornemental. Ses feuilles sont persistantes, ses
fleurs sont très petites, à peine 1 cm de long par
1 cm de large, mais aussi très nombreuses,
10000 à 20000 fleurs par année pousseront,
et qu’1% de celles-ci donneront l’un des plus
imposants et des plus lourds fruits, croissants
dans un arbre, de l’univers. Ces fruits jaunes,
violets ou orangés ne poussent pas dans la
ramure de l’arbre mais bien le long de son
tronc ou de ses plus importantes branches.
Gros comme des ballons de football, ces
fruits sont appelés cabosses. La cabosse de
cacao mesure plus ou moins 20 cm de long (8
pouces) et pèse de 300 à 500 grammes (plus
d’une livre), elle contient de 30 à 50 graines
en forme d’amande, les fèves ou “cacau”
en langue Maya. Fait très particulier: ces
fruits, une fois mûrs, ne tombent pas d’euxmêmes. Ils sèchent sur l’arbre sans pourtant
libérer ses graines. C’est, sans doute, là la
source du surnom attribué au cacaoyer:
“l’arbre des Dieux” par les Olmèques qui, au
retour d’un voyage en Amérique Centrale,
en auraient rapporté les graines dans leur
patrie, l’actuel Mexique, afin d’en faire la
culture. Ils transmettront leurs secrets à leurs
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