La mise en place d’une expérience
‘canadienne’ est importante pour M.
Desjardins. Ainsi, les produits offerts à
bord des trains sont en grande majorité
conçus au Canada, qu’il s’agisse de
nourriture ou de divertissement.
Le partage des rails
Depuis la privatisation du Canadien
National (CN, en 1995), VIA doit
partager son réseau passager avec
les trains de marchandise au Canada.
Or, il y a une corrélation directe
entre l’augmentation du volume des
cargaisons et le manque de ponctualité
des trains de Via Rail, car ceux-ci sont
évidemment beaucoup moins chargés
et donc plus rapides que les wagons
de marchandises qui risquent de les
freiner.
En 2014, le taux de ponctualité de VIA
a donc baissé à 77% (83% en 2013),
ce qui signifie que près d’un quart des
trains de la société sont en retard de
plus de 15 minutes. Cela, malgré le
fait que près de la totalité d’entre eux
partent à l’heure! Pour M. Desjardins,
la solution à ce problème repose
donc sur des voies dédiées pour les
passagers.
Des voies pour les passagers
Des voies dédiées permettraient
donc d’améliorer la fiabilité et la
ponctualité du réseau. Ainsi, le train se
transformerait en une réelle alternative
à l’utilisation de la voiture alors que les
embouteillages deviennent de plus en
plus intenses dans les grandes zones
urbaines du Canada. Outre le facteur
économique, le président de VIA met
aussi l’emphase sur la réduction des
émissions de gaz à effet de serre qui
résulterait d’une diminution du nombre
de véhicules sur les routes.
Alors que c’est dans le c orridor entre
Montréal, Ottawa et Toronto que l’on
retrouve la densité de population
la plus élevée au Canada, Yves
Desjardins-Siciliano croit qu’il serait
possible de mettre en place un réseau
de transport de passagers financé
entièrement par des investissements
privés. Tandis que les billets de
VIA sont déjà subventionnés en
moyenne à 53% par les contribuables
canadiens, le président de l’entreprise
croit que cette approche serait la plus
acceptable.
Horizon Weekend - Montréal, 22 Mars 2015 - Page 6