• Éditorial
Les conséquences de la réalité
Par Nicolas Godin
Les employés municipaux ont récemment
manifesté de façon pour le moins brutale
ces derniers jours, en particulier lorsque
ceux-ci ont allumé un feu en face de
l’hôtel de ville de Montréal. Alors que de
nombreux politiciens comme le maire
Denis Coderre ou le premier ministre
Phillippe Couillard ont dénoncé cette
façon de faire, ceux-ci sont confrontés
avec les conséquences d’une situation
qui ne va qu’empirer dans le futur.
Un château de cartes
C’est évident, la réforme des régimes de
retraite des employés municipaux ne fait
pas que des heureux. Pour les travailleurs
qui s’attendaient à recevoir les primes
de retraite qu’on leur avait promises
dans le passé, le coup est dur. Pourtant,
même si des efforts sont employés
pour tenter de rééquilibrer les fonds, il
suffirait d’une autre crise économique
pour faire basculer dans le vide ce qui
n’est qu’un grand château de cartes.
Les taux d’intérêt maintenant anémiques
offerts par les institutions financières ne
supportent clairement plus les conditions
autrefois offertes pour ‘acheter la paix’
aux syndiqués de la fonction publique.
Pour les jeunes travailleurs, cela est aussi
une très mauvaise nouvelle, alors qu’il
est fort possible que ceux-ci n’obtiennent
en héritage à l’avenir que des dettes
gouvernementales qu’ils auront à
rembourser pour toute leur vie, au lieu de
primes de retraite avantageuses.
On ne peut ignorer les conséquences
de la réalité
Parfois, la panique s’installe non pas
parce qu’une situation a rapidement
empiré, mais plutôt parce que l’on
constate les conséquences d’une réalité
qu’on a cherché à ignorer. Alors que
les gouvernements occidentaux et les
consommateurs d’ici sont plongés dans
une spirale de dépendance au crédit,
il faudra adopter rapidement un virage
stratégique pour offrir aux prochaines
générations les moyens de ses ambitions.
Horizon Weekend - Montréal, 22 Juin 2014 - Page 3