Horizon Weekend Montréal 18 Janvier 2014 | Page 3

Emplois: non, tout n’est pas rose Comme on le sait, les derniers chiffres sur les statistiques du taux de chômage au Canada ont révélé de mauvaises choses. Notamment, on a recensé une forte baisse du nombre d’emplois durant le mois de décembre (45 900 emplois perdus au pays, 10 200 au Québec). Cependant, lorsque l’on regarde l’année au complet, on s’aperçoit qu’il s’est créé environ 2 000 emplois en 2013 au Québec. Une bonne nouvelle? Rien n’est moins sûr, car on doit se rappeler qu’il n’est pas très utile de discuter des chiffres sur l’emploi comme si ceux-ci étaient tous égaux. Ainsi, en effectuant une brève analyse sur les types d’emplois créés durant l’année au Québec, on doit s’apercevoir que la situation de l’emploi est sans doute loin d’être positive dans la province. La situation des emplois au Québec : temps plein vs temps partiel En 2013 au Québec, on a comptabilisé la perte nette de 43 800 emplois à temps plein. Par contre, on a assisté à la création de 45 800 emplois à temps partiel, ce qui explique une statistique légèrement positive en matière de créations d’emplois. Cependant, il est difficile de penser que ces emplois à temps partiels possèdent une rémunération du même niveau que ceux qui ont été perdus. On doit donc s’attendre, au final, à une probable baisse des revenus de l’État. Entreprises privées et organismes publics On s’aperçoit que la très grande majorité des nouveaux emplois de cette année ont été ajoutés dans les organisations publiques. Il s’est effectivement créé 6 500 emplois de plus Éditorial dans le secteur public, mais seulement 2 400 emplois dans les entreprises privées. Du côté des travailleurs autonomes, on observe une perte de 6 900 emplois en 2013. Encore une fois, ce bilan risque de ne pas être positif pour les finances de l’État, qui aura à puiser dans les impôts pour payer le salaire de ces employés supplémentaires dans la fonction publique. En conclusion, un bilan mitigé Le gouvernement du Québec clame depuis des mois (années?) qu’il est en mesure de créer des emplois dans les entreprises privées à l’aide de subventions. Cependant, la compilation des statistiques sur l’emploi dresse un bilan nettement différent de la situation. Ainsi, si l’on désire effectivement relancer l’économie de la province en stimulant la création de la richesse, il faudra sans doute revoir l’approche jusqu’ici employée par les administrateurs de l’état. Car, si la situation persiste, il sera de moins en moins facile pour les contribuables de la province de se permettre d’appuyer des plans qui, cette année, ont réellement diminué la capacité de collecte de revenus du gouvernement. De plus, on peut se demander à la lecture de ces chiffres si le déficit commercial de 2,5 milliards réalisé cette année au Québec n’est pas réellement relié aux statistiques sur l’emploi plutôt que par le souci d’économie des Québécois. (Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active (EPA), estimations de l’emploi selon la catégorie de travailleur et le sexe, désaisonnalisées et non désaisonnalisées) Le Journal Horizon Weekend - 18 Janvier 2014 - Page 3