Emplois: non, tout n’est pas rose
Comme on le sait, les derniers chiffres sur les
statistiques du taux de chômage au Canada ont
révélé de mauvaises choses. Notamment, on a
recensé une forte baisse du nombre d’emplois
durant le mois de décembre (45 900 emplois
perdus au pays, 10 200 au Québec).
Cependant, lorsque l’on regarde l’année au
complet, on s’aperçoit qu’il s’est créé environ
2 000 emplois en 2013 au Québec. Une bonne
nouvelle? Rien n’est moins sûr, car on doit se
rappeler qu’il n’est pas très utile de discuter des
chiffres sur l’emploi comme si ceux-ci étaient tous
égaux. Ainsi, en effectuant une brève analyse
sur les types d’emplois créés durant l’année au
Québec, on doit s’apercevoir que la situation de
l’emploi est sans doute loin d’être positive dans
la province.
La situation des emplois au Québec : temps
plein vs temps partiel
En 2013 au Québec, on a comptabilisé la perte
nette de 43 800 emplois à temps plein. Par contre,
on a assisté à la création de 45 800 emplois à
temps partiel, ce qui explique une statistique
légèrement positive en matière de créations
d’emplois. Cependant, il est difficile de penser
que ces emplois à temps partiels possèdent une
rémunération du même niveau que ceux qui ont
été perdus. On doit donc s’attendre, au final, à
une probable baisse des revenus de l’État.
Entreprises privées et organismes publics
On s’aperçoit que la très grande majorité des
nouveaux emplois de cette année ont été
ajoutés dans les organisations publiques. Il
s’est effectivement créé 6 500 emplois de plus
Éditorial
dans le secteur public, mais seulement 2 400
emplois dans les entreprises privées. Du côté
des travailleurs autonomes, on observe une
perte de 6 900 emplois en 2013. Encore une
fois, ce bilan risque de ne pas être positif pour
les finances de l’État, qui aura à puiser dans les
impôts pour payer le salaire de ces employés
supplémentaires dans la fonction publique.
En conclusion, un bilan mitigé
Le gouvernement du Québec clame depuis des
mois (années?) qu’il est en mesure de créer des
emplois dans les entreprises privées à l’aide
de subventions. Cependant, la compilation
des statistiques sur l’emploi dresse un bilan
nettement différent de la situation. Ainsi, si l’on
désire effectivement relancer l’économie de la
province en stimulant la création de la richesse,
il faudra sans doute revoir l’approche jusqu’ici
employée par les administrateurs de l’état. Car,
si la situation persiste, il sera de moins en moins
facile pour les contribuables de la province de se
permettre d’appuyer des plans qui, cette année,
ont réellement diminué la capacité de collecte
de revenus du gouvernement. De plus, on peut
se demander à la lecture de ces chiffres si le
déficit commercial de 2,5 milliards réalisé cette
année au Québec n’est pas réellement relié aux
statistiques sur l’emploi plutôt que par le souci
d’économie des Québécois.
(Source : Statistique Canada, Enquête sur la
population active (EPA), estimations de l’emploi
selon la catégorie de travailleur et le sexe,
désaisonnalisées et non désaisonnalisées)
Le Journal Horizon Weekend - 18 Janvier 2014 - Page 3