désire que celles-ci offrent un accès équitable,
mais dont les coûts seraient assurés par ses
usagers. Un bon exemple d’une telle entente
est le port de Sept-Îles, de propriété publique,
mais financé par ses utilisateurs (NDLR
principalement les compagnies exportatrices
de métaux).
De plus, le dernier budget contient une
enveloppe de 20 millions de dollars afin
de mettre sur pied une étude de faisabilité
pour la construction d’une troisième voie
ferroviaire entre la Côte-Nord et la fosse
Québec-Labrador. Aussi, la rénovation d’un
aérodrome de la compagnie Stornoway
(exploitation diamantaire) a reçu l’appui du
gouvernement pourvu que celui-ci offre un
accès partagé.
Les communautés de cette région ne veulent
pas assister à une multiplication des routes
et chemins de fer sur leur territoire (qui ne
serviraient qu’une seule entreprise). La
responsabilité de la bonne coordination
de ces infrastructures revient donc au
gouvernement.
Êtes-vous inquiète de l’annulation par
le Canadien National (CN) de l’étude de
faisabilité relié à la construction d’un chemin
de fer entre la fosse du Labrador et le port de
Sept-Îles l’année dernière?
Pas du tout. Ce projet n’était pas bien ficelé.
À l’époque, le gouvernement libéral avait
lancé cette idée dans le cadre du Plan Nord,
mais celui-ci s’est rapidement révélé être
beaucoup moins imposant que prévu. On
s’étonne présentement de voir le chef libéral
Philippe Couillard remettre cela sur la table,
car les compagnies minières n’adhéraient pas
à ce plan. Selon elles, il y avait un manque de
prévisibilité.
Effectivement, l’horizon de développement
qu’on proposait aux entreprises s’échelonnait
sur cinq ans, ce qui est nettement insuffisant
lorsque la majorité de celles-ci seront
présentes sur le terrain pendant au moins
vingt ans, et même pour une centaine
d’années dans certains cas. Nous avons
donc recommencé à travailler sur ce dossier
depuis les 18 derniers mois, ce qui est quand
même un temps relativement court. De plus,
nous désirons en même temps mettre l’accent
sur la stimulation de l’industrie touristique de
ces régions.
Le thème de la protection des sièges sociaux
est récemment revenu à l’avant-plan de
l’actualité, notamment par les interventions
de Pierre Karl Péladeau, de Pauline Marois
et de Nicolas Marceau. Pendant ce temps,
la compagnie Osisko (québécoise) est
présentement sous le coup d’une offre d’achat
hostile par la compagnie Goldcorp. Est-ce que
vous craignez de perdre des sièges sociaux
québécois dans le secteur des ressources
naturelles?
Malgré le contexte mondial, le Québec tire
bien son épingle du jeu. Bien évidemment,
les sièges sociaux sont importants, car ils
génèrent plus d’activités économiques, parce
que les décisions se prennent ici et que ceux-
Le Journal Horizon Weekend - 15 Mars 2014 - Page 20