• Éditorial
Une saine discussion s’impose au sujet
de l’avenir des cégeps
Par Nicolas Godin
Les jeunes du parti libéral du Québec
(PLQ) débattront cette semaine de
différentes idées sous le thème ‘avoir
la tête à l’emploi’. Parmi celles-ci, une
a retenu l’attention plus que les autres,
soit celle de modifier le rôle des cégeps
pour en faire des ‘Grandes écoles de
métiers’. Cela mettrait ainsi fin aux
programmes généraux de deux ans,
qui seraient remplacés par une sixième
année au secondaire et une durant le
cycle universitaire.
Bien qu’il s’agisse d’une proposition qui
soit loin d’être nouvelle (la CAQ et l’ADQ
avaient déjà abordé ce sujet depuis
longtemps), il faut admettre que la situation
actuelle se prête bien aux réflexions sur
ce thème. Alors que les compétences
des travailleurs sont mises en compétition
avec le talent du monde entier, il peut être
une bonne idée de permettre aux élèves
d’acquérir plus rapidement les habiletés
qui les aideront à se démarquer dans leur
domaine d’expertise.
Cependant, il faudra prendre garde à ne
pas transformer les études supérieures en
simples machines à diplômes, destinées
à servir les intérêts d’un petit nombre
de grandes entreprises qui auraient
droit à des ouvriers qualifiés presque
exclusivement pour leur usage. En ce
sens, les administrateurs de la Fédération
des cégeps ont raison de mentionner que
leur mission est aussi liée à la formation
citoyenne.
Ainsi, peu importe l’opinion que l’on ait sur
le principe, il est très sain de se pencher
sur le rôle des études supérieures
dans la société. Alors que la dernière
conversation publique sur le sujet s’est
faite au rythme des casseroles, il sera
temps de dépoussiérer un peu les normes
des programmes du cégep, qui n’ont pas
changé depuis plus de vingt années.
Horizon Weekend - Montréal, 10 Août 2014 -- Page 3
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