fil du temps d’autres projets se sont
mal déroulés en raison du manque
d’implication règlementaire par le
gouvernement fédéral, notamment en
à cause de l’orientation ‘nord-sud’
(vers les États-Unis) adoptée par les
provinces qui n’avaient pas à envisager
de négociations pour le transport
énergétique à travers le Canada. Cela
freina aussi l’uniformisation de politiques
environnementales pour le pays.
Une bombe
Aujourd’hui, ce manque de communication
est décrit par Mme Brochu comme une
‘bombe’ sur le point d’éclater. Alors
que les États-Unis sont en mesure de
produire de fortes quantités de pétrole
et de gaz naturel, il devient nécessaire
d’exporter les hydrocarbures canadiens
vers l’étranger. Cela requiert évidemment
l’usage de ports d’exportations des côtes
du pays, et donc le transport massif de
ces marchandises.
Ces plans se dessinent ainsi sans
préparation, ce qui ramène Mme Brochu
au projet Énergie Est. Alors qu’elle ne
se dit pas contre l’idée, elle s’oppose
à l’utilisation de certains gazoducs
ontariens et québécois pour l’exportation
du brut. D’après elle, les pipelines de la
province sont nécessaires et leur capacité
est déjà saturée. La construction d’une
voie alternative, telle que proposée par
Transcanada, ne conviendrait donc pas
aux besoins des consommateurs d’ici et
mènerait à une hausse des tarifs gaziers.
Suite à différentes tentatives de
négociations
infructueuses
avec
Transcanada, Mme Brochu n’a pas eu
d’autres choix que de faire une sortie
publique. Cela n’était pas son plan initial,
mais cela est dû à l’attitude affichée
par les autorités gouvernementales de
laisser le marché décider. Ainsi, elle croit
que les entreprises privées ne devraient
pas dicter les manières de faire, alors
qu’il y a actuellement un besoin de
règlementation dans le secteur canadien
de l’énergie.
Un dialogue nécessaire
Sophie Brochu propose ainsi la mise
en place d’un dialogue interprovincial
permettant à chacun d’affirmer ses
ambitions énergétiques et les méthodes
envisagées en la matière. Par la suite,
elle souhaite que l’on aboutisse à des
‘solutions gagnantes’ qui permettraient
de mettre en œuvre de grands projets
énergétiques. Cela aurait aussi un autre
effet bénéfique, soit la mise en place
d’une sérieuse discussion touchant les
enjeux environnementaux.
Horizon Weekend - Montréal, 05 Avril 2015 - Page 16