GBU Info Hiver 2018 | Page 7

serait-ce qu’une seule prescription pour faire partie du peuple de Dieu (3,24-29) ! Tout comme Pierre (2,11- 15), nous devrions ainsi nous garder catégoriquement d’ériger quelque critère que ce soit (discipline, assiduité, zèle, pratiques, etc.) qui établirait des chrétiens de « rang supérieur ». 1 Pouvons-nous penser à des critères que nous avons nous-mêmes tendance à établir (même inconsciemment), ou qui sont établis dans le cadre de nos Églises protestantes.? Il se pourrait que ce soient de bonnes habitudes ou pratiques (lecture de la Bible, assiduité dans la prière, participation aux réunions d’Église, engagement dans le service,...) qui aident les chrétiens à persévérer dans la foi seule en Jésus, mais que nous étiquetons comme des caractéristiques du groupe des chrétiens « sérieux » qu’il est souhaitable de fréquenter et même d’intégrer. Si oui, repentons-nous (car, comme Pierre, nous n’avons pas marché droit « selon la vérité de l’Évangile » – 2,14) et encourageons les uns et les autres à ces bonnes pratiques afin de persévérer dans la foi, tout en donnant les bonnes motivations (p.ex. 5,1-6) et en évitant d’ériger des rangs. Cela passe, à mon sens, par une réflexion quant au langage, aux expressions et aux motivations que nous utilisons pour encourager à ces bonnes pratiques. Un bon indicateur que ceux-ci sont mauvais est l’impression 1 Si même l’Apôtre Pierre n’était pas immunisé contre un tel danger, à quel point risquons-nous nous aussi d’être tentés d’agir de la sorte ? Que le Seigneur nous garde de nous penser à l’abri de provoquer de telles dissensions au sein de son peuple qui a été racheté et libéré par le Christ (1,4 ; 5,1.13-26) ! de culpabilité qu’ils laissent à nos interlocuteurs (ou à nous-mêmes) s’ils ne sont pas remplis. Bien sûr, il se peut que le Saint-Esprit éveille en nous un sentiment de culpabilité à des moments où nous nous sommes donnés la première place plutôt qu’à Dieu (peut-être même par l’intermédiaire de frères et sœurs bien intentionnés qui nous parlent avec le bon langage), dans quels cas ce sentiment est sain(t) et devrait nous mener à une repentance réelle, marquée par un changement d’attitude (5,19-26 ; 6,1-10). Enfin, la vie de liberté à laquelle la justification par la foi seule donne accès est telle que nous obtenons le statut de fils et filles de Dieu (plutôt que d’esclaves) dès le jour où nous nous confions en 7