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Nommé à la tête de la 26ème session des Journées cinématographiques de
Carthage (JCC) 2015, Ibrahim Letaief, a de multiples talents. Son parcours
l’a ainsi mené à être producteur, réalisateur et chroniqueur radio. Fier de
diriger le premier festival arabo-africain connu depuis 1966, il nous livre
sa vision du cinéma et du voyage.
LG : Parlez nous de votre parcours ?
IL : J’ai tout d’abord fait mes études primaires
et secondaires a Kairouan. C’est dans ma ville
natale que je suis tombé amoureux du cinéma, en
effet je n’ai cessé toute mon enfance de fréquenter
les cinéclubs de la ville. Puis je me suis envolé pour
Paris afin d’étudier au CELSA qui est une école de
journalisme. J’ai obtenu le diplôme en science de
la communication. De retour à Tunis, je voulais travailler dans le monde du cinéma et non en tant que
journaliste. J’ai ainsi pu m’occuper du marché des
films dans le cadre du festival des Journées Cinématographiques de Carthage sous la présidence de
feu Ahmed Bahaeddine Attia. Par la suite j’ai pu me
consacrer à mon projet de maison de production en
collaboration avec Dorra Bouchoucha. En 2010, j’ai
commencé ma chronique culturelle sur Mosaïque
FM. J’ai atteint depuis mille chroniques. Je me
consacre aujourd’hui à l’organisation des JCC en
attendant de nouvelles aventures.
LG : Quels sont les mots qui vous définissent
le mieux ?
IL : Je me définis surtout comme étant quelqu’un de
joyeux, voulant saisir chaque instant de la vie. Un bon
vivant en somme. Mais aussi quelqu’un d’extrêmement travailleur et rigoureux. Quand je suis passionné
par un projet, je ne compte plus mes heures.
LG : Vous avez été nommé cette année à la tête de
la 26ème session des JCC, quelle sera votre vision
pour cette nouvelle édition ?
IL : C’est tout d’abord pour moi une grande fierté
d’occuper cette responsabilité. En effet, les JCC sont
le plus grand festival arabo-africain actuellement
connu depuis 1966. Pour la première fois, le festival
sera annuel et non tous les deux ans comme cela a
été le cas précédemment. Pour cette 26ème édition,
nous avons voulu revenir aux fondements de ce
festival tout en le modernisant. Nous espérons pour
cette année atteindre les 150 000 entrées et cela en
favorisant le rayonnement du festival dans toutes les
régions de la Tunisie. Vous y trouverez beaucoup de
spécificités comme un hommage au cinéma italien
et argentin, ainsi qu’au grand réalisateur portugais
Manoel de Oliveira. Cette session sera notamment
accompagnée d’un hommage important à Essia
Jabbar, grande réalisatrice et académicienne des
arts. Plusieurs colloques vont être aussi organisés
autour des thèmes de la littérature et du cinéma. De
plus une projection des 24 films présentés lors du
festival 2015 de Ouagadougou. Sans oublier bien sûr
les avant-premières de films africains et des projections du meilleur du cinéma mondial de cette année.
Portrait de Ibrahim letaief,
nommé à la tête des JCC 2015.
I Portrait of Ibrahim letaief,
appointed at the head of the
2015 Carthage Film Festival. I
صورة إبراهيم لط ّيف الذي
عني عىل رأس الدورة السادسة
والعرشين أليام قرطج
I .السينامئية
LG : Quels sont vos artistes préférés ?
IL : Toute l’époque du cinéma néoréaliste italien
m’a toujours fortement inspirée pour mes films.
C’est un cinéma populaire traitant des questions
sociales de la période d’avant-guerre. Concernant
les réalisateurs contemporains, je suis admiratif du
travail du réalisateur Youssef Chahine, du réalisateur italien Nanni Moretti ainsi que de Woody
Allen. Nouri Bouzid restera pour moi le plus grand
réalisateur tunisien.
LG : Quel est votre rêve de bonheur professionnel?
IL : J’aimerais réaliser une œuvre cinématographique qui pourrait être projetée partout en Tunisie
et toucher un large public. Un autre rêve serait celui
de pouvoir vivre de ma passion pour le cinéma. Un
rêve simple mais dur à réaliser.
LG : Q