À la FRAQ
Transfert non apparenté – Les Cochons du Roy
Claude-Émilie Canuel et Louis-Philippe Roy, âgés respectivement de 26 et 27 ans, ont réalisé un transfert non apparenté et sont
propriétaires de la Ferme les Cochons du Roy depuis janvier 2013. Il s’agit une ferme porcine de type naisseur-finisseur, de 225
truies et 1 800 places en engraissement, à Saint-Michel-de-Bellechasse, dans la région de Chaudière-Appalaches.
Être son propre patron. Voici la principale motivation qui a menée Claude-Émilie Canuel et Louis-Philippe Roy à enclencher les
démarches pour réaliser leur rêve de devenir propriétaires d’une exploitation agricole. Cette volonté venait surtout de l’expérience qu’avait Louis-Philippe, ayant travaillé sur des fermes porcines pendant treize ans. Heureusement, Claude-Émilie, détentrice d’un baccalauréat en génie agroenvironnemental de l’Université Laval, partageait la même ambition.
Au début de leurs démarches en 2008, les premiers échos reçus par le couple n’étaient pas des plus encourageants quant au
transfert non apparenté en production porcine. Ne baissant pas les bras, leur chemin croisa celui d’un conseiller relève du MAPAQ qui les guida vers Claude Gagnon et Marielle Beaudoin, propriétaires de la Ferme C.M. Gagnon, depuis 1977. « Une
bonne entente s’est installée tout de suite entre nous. On avait la même vision », se rappelle Claude-Émilie.
Cette relation a été l’une des leviers de la réalisation du transfert. Après leurs premières rencontres, Louis-Philippe a commencé
à y travailler, en même temps qu’il complétait une attestation d’études collégiales en gestion d’entreprise agricole. « Ce fut une
force que Louis-Philippe y travaille pendant quatre ans avant que l’on devienne propriétaire, car ça nous a donné confiance en
notre projet », explique la jeune entrepreneure.
Selon le couple, lorsqu’il s’agit de transfert non apparenté, il faut sortir des sentiers battus et trouver les intervenants prêts à accompagner sa démarche. Dans leur cas, Agri-Marché et la Banque Nationale les ont été guidé vers un modèle créé de toute
pièce pour eux. L’achat des terres, encore exploitées par M. Gagnon et Mme Beaudoin, constitue l’un des projets futurs.
Le plus grand défi rapidement rencontré après leur transfert est celui d’être à la hauteur et d’assumer les responsabilités liées à
l’entreprise. « C’est une fois qu’on est vraiment propriétaire, avec les responsabilités financières et de production que cela implique, que l’on comprend toute l’ampleur et l’immensité de la tâche », dit Claude-Émilie. Le couple doit aussi évoluer avec une
certaine pression de la réussite; ils ont repris une entreprise qui a acquis et conservé une bonne rentabilité avant leur arrivée.
Je leur ai demandé quel serait leurs recommandations pour ceux et celles qui envisagent un transfert non apparenté. Premièrement, ne pas se décourager devant les embuches et parfois devant les réticences de votre entourage. Il s’agit certes d’un gros
projet qui comporte son lot d’incertitudes, mais le sentiment d’accomplissement qu’on en retire en vaut la chandelle! Et surtout :
foncer! Personne ne fera le transfert à votre place. Il n’en tient qu’à votre volonté, votre persévérance et votre capacité à vous
entourer des bonnes personnes.
Marie-Eve Arbour
Coordonnatrice interrégionale - Est du Québec
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