Franc-parler mars 2013 | Page 2

2 Editorial Faire confiance au peuple OUI à l’élection par le peuple D errière les coulisses, que ce soit à Berne ou à Lausanne, on œuvre de manière presque inaperçue à restreindre massivement les droits populaires à l’avenir. Le Conseil fédéral vient de mettre en consultation un projet en ce sens. Restriction du droit d’initiative Ce projet vise à étendre considérablement les motifs permettant de déclarer une initiative populaire invalide. Selon la volonté du Conseil fédéral, le Parlement devrait pouvoir déclarer invalide toute initiative populaire portant atteinte à « l’essence des droits fondamentaux ». Cela permettrait, toujours selon le Conseil fédéral, d’améliorer « la compatibilité des initiatives populaires avec les obligations internationales de la Suisse les plus importantes ». Par cette formulation vague, le Conseil fédéral ouvre grand la porte à l’arbitraire politique. Le Parlement aurait désormais la compétence de déclarer invalide toute initiative qui ne serait pas à son goût. Avertissements sur les initiatives populaires En droit actuel, le Parlement déclare une initiative populaire invalide si elle viole des règles impératives du droit international, p.ex. l’interdiction des génocides ou de l’esclavage. Or la réforme prévoit un examen matériel préalable par l’administration fédérale, avant même la récolte de signatures. Dès lors qu’une initiative pourrait être en conflit avec un accord international quelconque ou le « droit international public », même non impératif, un « avertissement » serait apposé sur les formulaires d’initiative. L’intention est claire. Le Conseil fédéral veut mettre davantage de pouvoir entre ses propres mains ainsi qu’en celles du Parle- ment et de l’administration, et mettre une fois de plus les citoyens sous tutelle. Le Tribunal fédéral veut faire abstraction du peuple Mais ce n’est pas tout : les jugements rendus à Lausanne sont eux aussi alarmants. Dans un arrêt récemment publié, le Tribunal fédéral a statué que même le droit international non impératif devait prévaloir sur le droit suisse. Ainsi, selon le Tribunal fédéral, le droit international, y compris ses règles non impératives, devrait toujours avoir le pas sur le droit suisse. Le droit international et les traités internationaux primeraient ainsi à l’avenir sur les décisions du peuple et du Parlement. En conséquence, la Suisse devrait se soumettre à toute évolution du droit international. Adhésion à l’UE par la petite porte Par de telles décisions, le Tribunal fédéral remet en fin de compte en question la démocratie directe et la souveraineté de notre pays. Il est passé outre la volonté du législateur et du peuple. Cela aurait pour effet une priorité absolue du droit international sur le droit suisse et livrerait l’État au bon vouloir des juges. Ainsi par exemple, les tribunaux pourraient même provoquer l’intégration de la Suisse à l’UE sans décision populaire, juste en adaptant progressivement le droit. Il n’y a qu’une réponse à cela ! Élection du Conseil fédéral par le peuple Le peuple doit s’opposer à cette évolution