Franc-parler juillet 2015 | Page 4

4 Renforcer la Suisse «Le 1er août a aussi un aspect très sérieux.» Nous célébrerons bientôt l’anniversaire de la Confédération. Quelle caractéristique de la Suisse appréciez-vous le plus? Outre ses magnifiques paysages et sa diversité, c’est notre liberté : nous vivons dans un pays qui fonctionne et dont nous gouvernons la destinée. Nous devons tout faire pour que cela reste ainsi. Jetons un regard au-delà des frontières : une grande partie des turbulences et tensions politiques en Europe vient du fait que les gouvernements et les instances supranationales sans guère de légitimité démocratique prennent les décisions de façon hautaine, sans tenir compte des citoyens. Quel sens attribuez-vous à la fête du 1er août ? Pour moi, le 1er août est avant tout une fête populaire, qui reflète aussi la diversité de notre pays : ces dernières années, j’ai été invité dans toutes les régions de Suisse. Partout, les associations et la population organisent une célébration formidable. C’est à chaque fois très différent d’une région à l’autre. «La menace terroriste croît partout en Europe. La Suisse n’est probablement pas une cible de premier plan, mais le risque augmente aussi pour nous.» Mais le 1er août a aussi un aspect très sérieux. On fête la naissance de notre Confédération. C’est donc l’occasion de réfléchir à nos origines et au cap à prendre. En effet, en tant que citoyens et citoyennes nous portons la responsabilité de l’avenir de notre pays. Notre prospérité n’est pas qu’un cadeau de la nature, mais le résultat de notre ordre libéral. Le remettre en cause, ce serait risquer de perdre notre prospérité. Quand avez-vous pour la dernière fois fait partir vous-même une fusée ? Cela doit faire plus de 30 ans. C’étaient les enfants qui s’en chargeaient. Que pensez-vous de notre relation avec l’UE ? Elle est entachée d’un malentendu fondamental : l’UE ne comprend pas que nous souhaitons rester un pays autonome et indépendant. Elle croit que nous voulons nous intégrer à l’UE. Peut-être aussi que nous n’exprimons pas toujours assez clairement que ce n’est pas notre but. Sinon, elle n’exigerait pas que nous nous soumettions à son droit et à ses juges. Si nous faisons cela, nous céderions notre indépendance et deviendrions de fait une partie de l’UE. D’ici à 2030, la Suisse devrait compter jusqu’à 10 millions d’habitants. À votre avis, comment faire pour préserver nos valeurs et nos traditions dans ces conditions ? Il nous appartient de décider si nous voulons réellement une Suisse à 10 millions d‘habitants. Celle-ci n’aurait plus grand-chose en commun avec la Suisse que nous connaissons aujourd’hui. Un plateau bétonné, habité par une population qui, en sa grande majorité, n’a pas ses racines ici. Il serait illusoire de penser que nos valeurs et nos traditions y auraient encore une place importante. Mais comme je l’ai dit, le peuple peut stopper cette évolution et actionner le frein d’urgence. Comment faire pour conserver notre autonomie à l’avenir ? Nous y parviendrons si la population se prononce systématiquement en fa- veur de la liberté et de l’indépendance lors des élections et votations. Le danger guette de toutes parts : d’une part, la pression de l’étranger, telle que nous l’avons vécue ces dernières années. D’autre part, en interne, certains cercles qui aimeraient voir la Suisse se rapprocher toujours davantage de l’UE. Heureusement, grâce à la démocratie directe, le peuple a toujours le dernier mot. Ce sont donc les citoyens qui décident de notre autonomie. «L’UE ne comprend pas que nous souhaitons rester un pays autonome et indépendant. Elle croit que nous voulons nous intégrer à l’UE.» Quelle importance revêtent les élections fédérales de l’automne prochain? Ce sont des élections très importantes, parce que le nouveau Parlement prendra des décisions dont