2 Editorial
Restaurer la confiance
A
u début de l’année 2012, les
esprits se sont échauffés en
Suisse. Ce qui a été révélé,
personne ne l’aurait cru possible.
Le président de la Banque nationale
suisse a exécuté des opérations sur
devises sur son compte personnel,
alors que des décisions déterminantes pour l’avenir étaient prises
dans la banque d’émission. Dans ce
contexte, l’exercice crédible de sa
fonction de protecteur suprême de la
monnaie nationale n’était plus possible. La démission de Philipp Hildebrand en tant que Président de la
Direction générale de la Banque nationale suisse (BNS) était inévitable.
de telles opérations ne devraient plus
être autorisées. Il convient également
d’examiner l’opportunité d’étendre la
norme pénale sur le délit d’initiés aux
opérations sur devises.
Le plus fou dans l’affaire Hildebrand
est toutefois ce qui s’est passé autour.
Différents médias ont, par des actions
ciblées, fait de l’affaire Hildebrand
une affaire Blocher/UDC. Un coup
bas, qui visait à détourner l’attention
des réels manquements. Le tout orchestré par une confrérie de magouilleurs désireux de se maintenir au pouvoir.
Comment en est-on arrivé là ? Christoph Blocher a transmis le 5 décembre
2011 pour la première fois les reproches à l’égard de Philipp Hildebrand dont il lui avait été fait part à
la conseillère fédérale Micheline
Calmy-Rey. Il a agi correctement.
Christoph Blocher s’est adressé aux
organes compétents, sous couvert de
confidentialité et dans le but de faire
la lumière sur les reproches formulés.
L’ex-conseillère fédérale Micheline
Calmy-Rey a pris l’affaire au sérieux
et ordonné une enquête par le Conseil
fédéral. Malheureusement, les opérations spéculatives de Philipp Hildebrand sur des devises et des actions
ont dans un premier temps été couvertes par les organes de surveillance
compétents. L’examen n’a pas été
fait en profondeur. Cela montre tant
le Conseil fédéral que le Conseil de
banque sous un jour peu favorable.
Comment était-ce même possible
qu’un membre de la Direction générale de la Banque nationale suisse
exécute des opérations sur devises
et achète des actions à large échelle?
Est-ce un échec de la surveillance
de la BNS ? Quel était le rôle du
conseil de banque compétent et du
Conseil fédéral ? Afin de clarifier
ces questions ouvertes et ces omissions, l’UDC exige une analyse irréprochable des événements passés.
L’instrument nécessaire à cet effet
est une commission d’enquête parlementaire (CEP), ainsi qu’une session
extraordinaire des Chambres fédérales. Le Parlement ne peut pas se
dérober à sa responsabilité. Il est nécessaire d’adopter des règles claires
sur la surveillance de la Banque
nationale. Tant la Direction générale
que le Conseil de banque doivent à
l’avenir respecter des règles strictes
en ce qui concerne les opérations sur Après un communiqué de presse
propre compte. De mon point de vue, confus de la BNS le soir du 23 dé-
cembre, il a été rendu public pour
la première fois qu’il y avait des
reproches à faire au Président de la
Banque nationale, ainsi que des incohérences. Le communiqué faisait
naître plus de questions qu’il n’apportait de réponses mais les organes
de surveillance ont continué à couvrir
Hildebrand. Ainsi, ce qui devait arriver arriva. Là où quelque chose n’est
pas net, on effectue des recherches et
les faits ont progressivement été publiés par les médias. Que Christoph
Blocher ait été le messager d’une
information confidentielle à l’attention de la présidente de la Confédération, personne ne pouvait le savoir
hormis le Conseil fédéral lui-même.
Étonnamment, ce fait a vite trouvé le
chemin des médias et toute l’histoire
a été déformée afin de la faire passer
pour une campagne de l’UDC contre
la Banque nationale.
Il suffit aujourd’hui de noircir le portrait de l’UDC ou de certaines de ses
personnalités, par médias interposés,
dans des campagnes ciblées, pour
ex