2 Editorial
Le Parlement a définitivement rompu la concordance
D
ans le cadre de l’élection
de renouvellement total du
Conseil fédéral, la fraction
UDC a plaidé pour la restauration de
la concordance. Avec notre double
candidature, nous avons offert au
Parlement le choix régulièrement
demandé entre deux candidats parfaitement adéquats. L’UDC a tendu
la main, dans l’intérêt de ses 661’000
électeurs et électrices, se déclarant
prête à prendre des responsabilités
et à collaborer au Conseil fédéral
avec deux représentants. Cette main
tendue a clairement été rejetée par le
Parlement, qui a préféré installer un
gouvernement de centre-gauche.
Je ne souhaite cependant à ce stade pas
manquer de féliciter notre conseiller
fédéral Ueli Maurer pour le succès
de sa réélection. Au nom de l’UDC,
je lui souhaite beaucoup de force et
de courage pour les grands défis du
gouvernement fédéral. En trois ans à
peine, Ueli Maurer a réussi à rendre
à l’armée sa capacité à agir et à rectifier de nombreux défauts. Il restera
le seul membre du Conseil fédéral à
défendre, sans demi-mesure, l’indépendance et la souveraineté de notre
pays. Cette tâche est essentielle.
L’UDC s’inquiète beaucoup pour
notre pays. Nombre d’États voisins
sont embourbés dans une profonde
crise financière et d’endettement. Ils
sont confrontés à des taux de chômage élevés, en particulier celui des
jeunes. De plus, les tensions sociales
et politiques s’accroissent. De nombreux citoyens et citoyennes se sentent escroqués par leur gouvernement.
Nous ressentirons au cours de cette
législature aussi les conséquences de
ces évolutions et une méfiance croissante à l’égard des « gouvernants ».
L’économie suisse doit lutter en raison de la crise au sein de l’UE et de la
chute de l’euro. La demande en biens
d’exportation a déjà reculé et d’autres
secteurs économiques perçoivent déjà
les premiers signes d’affaiblissement
de notre économie. Nous risquons
ainsi en Suisse également un accroissement du chômage.
Le domaine de l’asile échappe désormais à tout contrôle et l’immigration
en Suisse ne peut plus être maîtrisée.
La pression extérieure sur notre indépendance et notre souveraineté, et
donc en fin de compte sur notre prospérité, se renforce de jour en jour. On
essaie de prendre quelque chose là où
il y a encore quelque chose à prendre :
chez nous en Suisse.
En élisant la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf, les autres partis ont sciemment rompu la concordance et définitivement mis en place
une coalition de centre-gauche. Une
opportunité d’instaurer une stabilité
politique à long terme a été manquée.
L’UDC est, de loin, le parti au plus
grand nombre d’électeurs et, avec elle,
plus d’un quart de la population suisse
est ainsi sous-représenté au gouvernement national. Avec un seul conseiller
fédéral, l’UDC ne peut plus assurer
la tâche gouvernementale de manière
adéquate et devra miser davantage
sur la participation directe des citoyennes et citoyens au moyen de
référendums et d’initiatives populaires. La question du choix entre la
participation au gouvernement et un
passage à l’opposition sera examinée
et tranchée lors de l’assemblée des
délégués du 28 janvier 2012.
Je souhaite remercier une fois de plus
de tout cœur nos deux candidats au
Conseil fédéral, le conseiller national
Jean-François Rime et le président
du Conseil national Hansjörg Walter,
de s’être portés volontaires pour défendre le rétablissement de la concordance. L’UDC est fière de disposer de
personnalités aussi profilées et aussi
engagées. Je souhaite à Hansjörg
Walter, président nouvellement élu
du National et donc premier citoyen
du pays, beaucoup d’habileté dans la
gestion des affaires du Conseil mais
aussi de nombreuses rencontres stimulantes avec la population suisse.
Enfin, je vous souhaite à toutes et à
tous, chère famille UDC, de belles
fêtes de Noël et une excellente année
2012.
Toni Brunner
Président de l’UDC Suisse