FR FreestyleXtreme Magazine Numéro 1 | Page 64

S alut Eugene - alors, comment s’est passée la pré-saison? Qu’est ce que tu fais normalement pendant l’hiver? J’ai savouré la trêve après une superbe année 2013. Mon passage à Suzuki a été un bouleversement et j’ai commencé le testing en novembre avant que le testing ban, c.à.d. l’interdiction de faire du testing, n’entre en vigueur. En décembre je me suis concentré sur mon entrainement pour me renforcer physiquement et avoir des bases solides avant que la nouvelle saison commence. En plus on a réussi à passer des vacances au ski en famille cette année, c’était génial. En y réfléchissant nous étions bien plus civilisés sur les pistes que quand on était ados! On faisait des courses du haut des pistes jusqu’en bas et niveau sécurité, c’était pas trop ça, mais cette foisci, j’ai eu l’impression qu’on avait mûri. Tu viens de déménager à Monaco. Ta nouvelle vie dans la principauté te plaît? Oui, Monaco me plaît. C’est un train de vie très décontracté et nous faisons un aller-retour en Italie à vélo pour y boire un bon café. Surtout pas de stress! Est-ce que le temps magnifique que nous avons en Irlande a joué un rôle dans ta décision de déménager? Oui, c’est sûr qu’il y a un peu de ça, car s’entrainer au soleil rend l’expérience bien plus agréable et par conséquent je peux m’entrainer le temps que je souhaite sans aucun problème. Pour 2014 tu as pris la décision de passer d’Aprilia à Crescent Suzuki. Pourquoi avoir choisi Suzuki plutôt qu’un autre constructeur? Je souhaite remercier mon frère John pour m’avoir aidé à prendre cette décision. La saison passée j’ai dû me concentrer sur moi même et sur mes rivaux au titre de champion et c’est pourquoi je n’ai pas fait attention aux pilotes de Suzuki sur les circuits. John a vu les courses de l’extérieur toute l’année et était convaincu que les Suzuki avaient beaucoup de potentiel. Les 2 Suzuki n’étaient pas dans le top 10 du championnat 2013, donc c’était une décision audacieuse mais qui a portée ses fruits. Les stats montrent une nette amélioration de tes performances depuis que John, ton frère ainé, est devenu ton manager / l’intermédiaire dans l’équipe. Tu sens que tes succès récents sont liés à ce fait? John nous a rejoint en 2013 et lors de la première saison nous avons lutté pour remporter le World Superbike Championship. C’est génial d’avoir John et ses yeux d’expert dans les stands. C’est toujours utile de discuter entre les sessions pour voir ce qu’on peut améliorer. *A John* Comment c’est de travailler avec Eugene? Tu crois que le fait que son grand frère assurant ses arrières l’aide à être plus confiant et sûr de lui? Comment s’est passée la transition de pilote à manager? Travailler avec Eugene est très intéressant et gratifiant. Eugene, en tant qu’athlète, se donne toujours à 100% à l’entrainement et porte également beaucoup d’attention aux détails dans tous les aspects de ce sport, ce qui en fait un pilote complet. Chaque petit détail est étudié sur et en dehors des circuits et toutes les pièces sont réunies pour assembler le puzzle. Cela permet à Eugene de tout analyser facilement, même sous pression, car il sait qu’il a fait ses devoirs et qu’il est bien préparé. La meilleure expression pour décrire Eugene serait une sensation de confiance sereine. Quand tout est bien préparé, gagner est une simple formalité dans la tête d’Eugene, ce qui peut paraître bizarre à ceux qui ne connaissent pas son caractère. Les gens se trompent en interprétant son approche calme comme un signe d’indifférence ou bien un manque de soif de victoire alors qu’en fait cette approche est due au “ GAGNER la pouvoir première course ” je ne pensais pas fait qu’il sait qu’il a bien fait ses devoirs et qu’avec un peu de chance, la victoire est dans la poche. D’une certaine manière, je suppose que de savoir que je ne veux que son bien l’aide à booster sa confiance. C’est de nouveau une des pièces du puzzle qu’Eugene a mis en place pour avoir tout pour réussir. La transition de pilote à manager s’est très bien passée et la course ne me manque pas autant que je pensais. C’est pas que ça ne me manque pas du tout car c’est toujours très agréable mais rouler avec une moto qui n’est pas compétitive n’a pas de sens à mes yeux. C’est comme si je voulais gagner la course de chevaux du Grand National sur un âne. J’ai déjà appris beaucoup de choses depuis que je suis le manager d’Eugene et c’est intéressant de constater comment tout s’enchaine et que les faits ou les décisions d’une personne peuvent influencer les objectifs de tellement d’autres personnes. On en apprend tous les jours, du bon, du mauvais, mais c’est comme une partie d’échecs; chaque 64 | FreestyleXtreme