s’imaginera de retour à la cabane et se
sentira comme un poisson dans l’eau. La
teigne est également utilisée. On a
même vu des gamins locaux accrocher
des bouts de foie de volaille et obtenir
un réel succès auprès des saumons de
fontaine, en nombre dans ce lac.
Quelques pêcheurs tentent la pêche au
vif (gardon, vairon), espérant attirer
une belle truite ou un brochet.
En dandine, outre les appâts naturels,
on utilise des petits leurres souples
(virgules) ou des poissons nageurs
spécifiquement créés pour
cette pêche. Ils sont plutôt
petits (de 3 à 5 cm) et on les
accroche par le dos, ce qui
permet, en dandinant, de
les faire tourner sur
eux-mêmes et de
provoquer
des
vibrations supposées
irrésistibles pour les truites
du secteur… Le succès de ces
poissons nageurs est tel qu’ils sont
désormais utilisés en mer. Pour nous en
revanche, il faudra retenter le coup !
Le matériel est prêt : il faut maintenant
essayer de s’endormir. Jamais facile
tant l’excitation est grande. Alors quand
le réveil sonne, on est déjà debout. Le
café avalé, on prend la route, direction
la « zone industrielle de production du
Saint Nectaire ».
Une fois sur place, on rejoint nos trous.
On plante la tente, utile pour se
réchauffer, boire, manger, faire les
montages si nécessaire. On l’apprécie
surtout les jours de vent…
Évidemment, le matin tout est affaire
de discrétion. On retire alors
délicatement la fine couche de glace
qui s’est reformée à la surface des trous
pendant la nuit. On aligne les cannes,
et on attend que les premiers rayons du
soleil qui effleurent le lac sifflent le
coup d’envoi !
L’action de pêche est
assez simple. En règle
générale, on tente une
technique différente par
trou, jusqu’à trouver celle qui
semble fonctionner le mieux.
On pose quelques lignes
passives (plombée,
bouchon) avec des appâts
naturels et une ou deux
lignes actives (dandines).
Les premiers poissons, affamés
après plusieurs semaines passées à
grelotter sous la glace, ne mettent pas
bien longtemps à s’approcher. De leur
point de vue, les trous de pêcheurs
ressemblent sûrement à des puits de
lumière dans la chape de glace,
annonçant le dégel du lac. Erreur !
Là une truite fario, d’une jolie teinte
marron, propre au lac, tentée par un
gros vers ; ici un saumon de fontaine,
fin gourmet, qui a voulu s’essayer au
foie de volaille ; plus loin, au bord, une
arc-en-ciel s’est aussi laissée
surprendre.