Est-ce que vous pratiquez ce métier par choix ou par obligation ? Par choix , et j ’ aime bien mon métier parce qu ’ on y gagne ajr , thawâbet hasanât ( bonne action ). J ’ aime laver les femmes décédées , les morts sont mieux que les vivants , c ’ est une autre sensation .
Quels sont les rituels du lavage ? Cela consiste à couvrir la « awrah » ( les parties intimes ) de la défunte , la déshabiller et lâcher les cheveux . Il faut aussi vider ce qu ’ il y a dans son ventre en massant très doucement et laver les parties intimes . Commencer par évoquer le nom d ’ Allah puis faire des ablutions comme celles de la prière . Il est souhaitable de faire le
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ghoussl ( grandes ablutions ) à partir du mélange d ’ eau et de jujubier ( sidr ) et de mettre du camphre dans le dernier lavage . Si le mort est une femme , on fera trois tresses avec ses cheveux .
Quel est votre ressenti lors de la cérémonie du lavage mortuaire ? La première fois , c ’ était un peu choquant car j ’ ai lavé le corps de ma mère et c ’ est ma grand-mère maternelle qui m ’ a appris ce que je devais faire . J ’ étais très proche de ma mère , je l ’ aimais beaucoup et je ne voulais pas qu ’ une personne étrangère touche son corps .
Avez-vous un matériel précis que vous apportez avec vous le jour du lavage ? Oui , bien sûr . J ’ ai ma valise dans
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laquelle je mets : linceul , sidr , savon , camphre , coton , ciseaux , etc .
Comment peut-on vous contacter ? Généralement , les gardiens des cimetières , les imâms et les meddebs savent où nous trouver et comment nous contacter .
Est-ce que c ’ est un travail payant ? Non surtout pas sinon il n ’ y aurait pas de « hasanêt ». Même si de nos jours , il y a des laveuses mortuaires qui prennent de l ’ argent , parfois jusqu ’ à 200 dt , chose qui est inadmissible pour moi car ce n ’ est pas un commerce .
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Votre métier n ’ est pas commun , comment est-il perçu par votre entourage ? Au début , cela n ’ a pas été facile . Je crois même que revenir à la maison après la cérémonie de lavage rebutait mon mari . Il devait penser que je ramenais avec moi la mort ( rires ). Mais au fil du temps , il s ’ est habitué . La mort dérange , on en a peur . Ma famille et le voisinage ont posé beaucoup de questions concernant ce que je ressentais , si je vivais des choses particulières pendant la cérémonie mais ma seule et unique réponse a toujours été : j ’ accomplis une bonne action et la mort fait partie de la vie . |