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Glossip Milano
Femmes de Tunisie
Colère, tristesse et joie rythment notre quotidien depuis quelques années déjà.
Nous sommes de plus en plus informés, et à la minute près, des bonnes et mauvaises
nouvelles qui se succèdent à longueur de journée. Submergé d’informations,
ballotté, malmené par ses états d’âme en dents de scie, le Tunisien a développé
une qualité remarquable : absorber les chocs et continuer vaille que vaille son
Wicem Dakhlaoui
bonhomme de chemin, d’un pas ferme et surtout décidé à ne pas baisser les bras.
Une qualité, sans faire de sexisme primaire, qui est surtout l’apanage des femmes car
entre boulot, maison, enfants et les diverses responsabilités qui leur incombent, elles
trouvent encore le temps d’être omniprésentes dans la multitude des mouvements
locaux et régionaux qui se mettent en place, les campagnes qui demandent des
comptes, sur les blogs, les réseaux sociaux, etc. Vigilantes, elles bouillonnent,
s’activent et rayonnent dans tous les domaines.
Pilier fort du pays, elles se battent sur tous les fronts, dans la réflexion et sur le
terrain, contre les menaces qui pèsent sur leurs droits et libertés, contre les inégalités
sociales et économiques et également contre la perte de vitesse problématique de
certains secteurs symboles de notre identité et authenticité, à l’instar de l’artisanat,
sujet de notre dossier du mois.
En première ligne à se regrouper, à encourager la solidarité entre femmes au niveau
local et national, à poursuivre des actions de sensibilisation, à lancer des pétitions et
à s’impliquer pour faire le poids, elles sont les véritables actrices des changements
post-révolution. Et leur ténacité leur a souvent donné gain de cause.
N’ayons pas peur de le dire, si aujourd’hui la société civile constitue un contrepoids
fort et véritablement remarquable au pouvoir, c’est en grande partie grâce aux
femmes.
Tunisienne et fière de l’être!
Wicem Dakhlaoui
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