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Quand je me suis inscrite sur Facebook, pratiquement au début du lancement de ce réseau, le nombre de mes ami(e)s se limitaient aux ami(e)s de la vraie vie et aux nombreuses relations amicales ou professionnelles que j’avais tissées au cours d’une carrière qui m’avait fait parcourir le monde. Autant dire pas grand-chose. Les échanges en messages personnels ne concernaient que des gens que je connaissais vraiment. Depuis mon arrivée en Tunisie, il y a quatre ans, le nombre de mes ami(e)s a augmenté de manière exponentielle et chaque jour que dieu fait, je reçois plusieurs messages personnels d’hommes inconnus, jeunes ou vieux, de toutes conditions sociales… La plupart des messages se limitent à des onomatopées - slt pour salut, cv pour ça va (au début je pensais qu’ils étaient intéressés par mon curriculum vitae) - ou à des transcriptions en lettres latines de mots arabes et souvent des émoticônes - bouquets de fleurs, cœurs en chamade et bisous de toutes sortes… Quelques-uns sentent qu’il faut du discours. Bien entendu, ceux-là appartiennent à une catégorie supérieure, sont capables d’écrire correctement en français et font de vraies phrase