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Bien-Être excellente source de motivation qui pousse certains handicapés moteurs à se surpasser dans l’effort physique sans que le travail soit vraiment conscient et réfléchi. L’équithérapie à elle seule offre un large champ de possibilité de rééducation et de réhab ilitation. Les lapins, quant à eux, si petits et si doux, se tiennent facilement sur les genoux, se laissent manipuler, nous mangent dans la main... Ces petits gestes anodins provoquent souvent une euphorie dans les maisons de retraite, les hôpitaux, les écoles maternelles, et même dans le milieu carcéral. Ces animaux faciles à apprivoiser arrivent à occuper les mains et l’esprit, responsabilisent leur tuteur et instruisent les plus petits sur les règles d’hygiène et le cycle de la vie. Tous les animaux de compagnie de manière générale améliorent la qualité de vie et de communication au sein de la communauté, que ce soit au foyer ou au travail. Le fait de les nourrir et les soigner régulièrement apprend à se partager les tâches tout en rythmant le quotidien. Il a été recensé que les enfants ayant un animal de compagnie ont une plus forte popularité auprès de leurs camarades de classe. Plus encore, il a été scientifiquement prouvé que les nourrissons ayant côtoyé des animaux dès les 3 premiers mois de leur vie ont moins de risques de développer des allergies. Sur le terrain Aujourd’hui, la zoothérapie est une pratique bien rodée dans plusieurs pays, particulièrement au Canada, où c’est une profession à part entière qui a intégré la fonction publique. Dans plusieurs villes d’Allemagne, les praticiens sont souvent sollicités et appuyés par les structures médico-sociales. En France, les intervenants en médiation animale ont réussi après de longs bras de fer contre la bureaucratie à s’imposer dans différentes structures assumant pleinement leur profession parfois mal connue. En Tunisie, l’expérience pionnière dans ce domaine revient à la Ferme thérapeutique de Sidi Thabet qui a intégré la zoothérapie à son programme en 2010. Nous avons rencontré Aïda Ferchichi, aideéducatrice depuis 2009 qui a suivi une formation pour devenir zoothérapeute. Elle qui a grandi dans une famille d’agriculteurs, confie avoir changé de regard sur les animaux et leur apport dans notre vie. Après 4 ans d’exercice, elle reste particulièrement marquée par l’implication des enfants pendant les séances 94 qu’elle pratique, l’évolution de tout un chacun, leurs capacités à travailler en groupe, à partager, à échanger. Cela a permis à plusieurs élèves de créer et de développer des liens nouveaux, que ce soit avec l’animal, leurs camarades ou l’éducateur. Il est à souligner que nous parlons ici d’un établissement spécialisé qui reçoit des individus porteurs de handicaps de tous types et à différents degrés. La zoothérapie a fait ses preuves à plus d’un titre mais reste tout de même un domaine assez inédit en Tunisie. Elle tend timidement à se faire valoir, mais on peut déjà se contenter de notre chat ronronnant blotti contre notre ventre pour une sieste paisible. Linda Meganem