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n ne croirait pas si bien dire. Maintes expériences et études se sont évertuées depuis quelques décennies à mettre en évidence la pratique communément connue sous l’appellation «J’ai un chien à la maison... c’est beaucoup de de «zoothérapie». Certains boulot... mais qu’est-ce que c’est gratifiant!» préfèrent parler de «thérapie Une phrase bel et bien bateau, qu’on peut facilitée par l’animal», d’autres encore de «médiation anientendre de n’importe qui: un adolescent, male», laissant un plus large une maman, un mannequin, un chauffeur éventail aux activités pouvant associer la présence animale de taxi, une étudiante... et n’importe où: chez sans pour autant se limiter au l’épicier du coin, dans la salle d’attente d’un volet purement thérapeutique, médical ou paramédical. médecin, en attendant son enfant devant donc Peu importe l’appellation adopl’école, chez le coiffeur... tée, la zoothérapie, dans son sens le plus large, fait appel aux bienfaits évidents de la présence d’animaux dans la vie des êtres humains, ou en association avec d’autres disciplines. La pratique peut en effet être sollicitée dans divers cadres: psychomotricité, psychothérapie, orthophonie, réinsertion sociale et/ou scolaire, médiation familiale, gérontologie, rééducation, éducation, loisir... Les activités assistées par l’animal peuvent avoir des visées éducatives, sociales ou thérapeutiques dont peuvent bénéficier: - les jeunes délinquants à troubles comportementaux, - les personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer, - les handicapés physiques ou mentaux, graves ou mineurs, - les enfants présentant des difficultés d’apprentissage ou de concentration et bien sûr les personnes saines de corps et d’esprit! Mais si on pouvait commencer autrement, on commencerait par l’histoire de l’infirmière qui a apporté une tortue dans un hôpital qui abritait de grands blessés de guerre. La présence de la tortue apaisait les pensionnaires et réduisait considérablement l’anxiété tout en constituant une préoccupation «divertissante». L’ANIMAL La présence animale dégivre l’atmosphère, désinhibe les plus introvertis, rassure les plus craintifs, apaise les angoisses et les tensions et attise la curiosité des passifs. Parmi les animaux le plus souvent choisis pour la zoothérapie, on trouve le cheval, le chien, le lapin, l’âne, la chèvre, le cochon d’Inde, le hamster et le chat. Le chien, par exemple, avec son instinct joueur et jovial, a réussi à tirer de leur inertie, et dans plus d’une expérience, des sujets complètements apathiques et introvertis, voire des enfants atteints d’autisme. Il permet également de reprendre confiance en soi, puisqu’il obéit à des ordres simples tels qu’«Assis», «Au pied», «Couché». Il contribue à améliorer l’estime de soi et cette faculté permet, notamment aux enfants, de se lâcher et de communiquer avec moins de retenue... Sa présence aide aussi à affronter le regard extérieur. Le cheval, figure pittoresque et héroïque, réussit, du haut de sa demi-tonne de muscles, à imposer le respect et l’admiration des plus farouches. L’effet que procure cet animal en étant à la fois si grand, si puissant mais si docile et dépendant une fois apprivoisé, pousse à une profonde introspection des adolescents exposés à la délinquance ainsi que des enfants à tendance hyperactive. Il peut également être un partenaire dans la rééducation motrice, car il représente une 93