FdT Juin | Page 73

Qu’est-ce que l’hypnose ericksonienne ? Cette pratique mettrait en jeu les capacités les plus complexes du cerveau. On pourrait avancer le fait qu’avec cette technique on communique avec certaines zones du cerveau lorsqu’il représente un état modifié de la conscience afin d’aboutir au résultat attendu. Ce n’est pas un état de sommeil, mais un état modifié de conscience, comme le rêve, la transe, la relaxation, les expériences mystiques ou la méditation. “ Ton conscient Utilisée en psychothérapie, elle se situe dans une optique courte  : trois à dix séances, sur une durée de quelques semaines à quelques mois sont suffisantes, même pour des problèmes lourds et cela sans « rechute » ou « substitution de symptôme ». Lors de cet état modifié de la conscience, corps et esprit entrent dans un état de transe, une transe pas comme celle qu’on voit dans la Hadhra et Erickson les autres rituels des marabouts, c’est une sorte de voyage dans un monde de symbolique où le corps s’exprime pour libérer la souffrance. Elle sollicite la participation active du patient. Il s’agit plus d’un état de profonde relaxation, pendant lequel le patient va pouvoir s’exprimer librement. Le thérapeute utilise des métaphores, c’est-à-dire un langage symbolique, pour guider l’inconscient du sujet et l’amener à trouver lui-même les solutions à ses problèmes. Lors de la séance d’hypnose, on peut assister à une résistance de la part du patient, qui peut soit être active (le patient n’est pas coopératif, ne veut pas guérir), soit passive (le patient résiste sans en être conscient). Il faut faire attention aux améliorations trop rapides car cela peut être un changement transitoire et superficiel et peut renvoyer à un refus inconscient de guérison. est très intelligent, mais, à côté de ton inconscient, il est stupide. ” Milton Les champs d’application de l’hypnose : L’hypnose s’applique à plusieurs problèmes de santé et donne de bons résultats si on a un bon thérapeute qui maîtrise cette technique et un patient coopératif qui veut vraiment guérir. L’hypnose semble être efficace pour : - Traiter la dépression - Se libérer des dépendances comme le tabac, l’alcoolisme et la dépendance amoureuse - Troubles anxieux, stress - Phobies - Confiance en soi - Préparation aux examens - Travail sur le deuil - Travail sur les violences et les séquelles de traumatismes - Préparation à une intervention chirurgicale, résolution d’une phobie des soins médicaux ou dentaires, perception de la douleur, accouchement - Le bruxisme (serrer les dents, grincer des dents) - La succion du pouce - Troubles psychosomatiques - Douleurs chroniques. - Les troubles sexuels - La migraine - La perte de poids Existe-t-il un risque à utiliser l’hypnose ? Certes, l’hypnose relève du monde des mystères, c’est un outil pour accéder à notre inconscient qui nous effraie tant. Le danger ne réside pas dans l’accès à l’inconscient mais dans l’utilisation de ce qu’on va découvrir et des compétences de l’hypnothérapeute. En effet, ce qui est dangereux c’est la personne qui se prétend «thérapeute», qui n’a pas la compétence et les qualités humaines et professionnelles pour pratiquer une thérapie  (hypnotique ou non) et qui ne possède pas de diplômes («médecin», «psychologue» ou «psychothérapeute»...)  Mais, l’hypnose en elle-même, comme phénomène, est parfaitement inoffensive. Et en Tunisie ? L’hypnose est une technique assez méconnue en Tunisie mais elle commence à avoir une place dans le champ des psychothérapies brèves. Cette pratique est surtout utilisée dans les cabinets privés par des psychologues, des psychiatres et des sexologues mais quasi absente du milieu hospitalier. Malheureusement, il n’existe pas encore d’annuaire des praticiens et c’est une grande lacune à laquelle ces derniers essaient de remédier. Rania Klibi 75