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Anouar Maarouf ministre des TIC

Celui qui ne cache pas son affiliation politique au parti Ennahdha depuis près de 30 ans est très à la pointe question nouvelles technologies et numérique. Très concerné par les jeunes compétences, Anouar Maarouf m’ explique sa vision et ses projets pour les aider. D’ ailleurs, notre entretien a lieu en immersion totale dans l’ univers des jeunes. Nous sommes à Cogite, le coworking space où se côtoient startuppeurs au quotidien et nous parlons Télécom, révolution, politique et Tunisie Numérique.
Mais avant la Tunisie, c’ est de la ville des lumières que nous discutons. Car jusqu’ en 2011, Anouar Maarouf était bien installé en France. Parti pour une belle carrière professionnelle, son parcours se fait presque sans embuches-mais avec beaucoup de remises en question- depuis son départ pour poursuivre ses études à Paris. « J’ ai fait une maîtrise en mathématiques en Tunisie puis j’ ai enchaîné sur une thèse en France qui représentait pour moi un défi personnel. Mais très tôt, je me suis rendu compte que je m’ éloignais de la réalité et que je plongeais dans un monde un peu trop théorique. J’ aimais ce que je faisais mais en même temps, je m’ intéressais à la vie publique et avais envie de changer les choses autour de moi. »
Personnage controversé? Peut être, pour quelques uns qui suivent de près la politique. Pour les autres, qui puisent l’ info sur les réseaux sociaux, Anouar Maarouf n’ est pas un nom très connu sur la scène médiatique. Et pour cause, ce ministre des Technologies de l’ Information et de l’ Economie numérique n’ est pas adepte de la culture du « buzz ». « Je veux faire partie de la grande Histoire. Je ne veux pas être la star des petites histoires » me dit-il, confiant quant à sa démarche à la tête du ministère.
Le parcours du doctorant, bien qu’ intéressant, semble long et complexe pour le jeune homme qui venait de se marier et qui se trouvait un peu dans l’ obligation de démarrer sa carrière professionnelle assez rapidement. Profitant du boom d’ Internet à cette époque( en 1997), et usant de son background, Anouar Maarouf se lance dans un master en télécommunications en intégrant l’ école « Télécom Sud Paris », à la suite duquel, le jeune homme rejoint le groupe Altran en tant que consultant. « J’ avais des mission de management et nous travaillions avec de grands opérateurs tels que France Telecom, SFR et autres. » Un joli poste pour une vie bien stable et un quotidien un peu trop monotone pour le jeune homme. Si bien qu’ en 2006, Anouar Maarouf quitte son poste et se met à son propre compte, tout en travaillant pour les mêmes clients. « Je voulais aussi comprendre le sens du management, aller dans le fond des choses. Ne pas juste être salarié exécutant. » Le jeune veut comprendre pourquoi on « manage » de la sorte, quel en était le sens? C’ est à ce moment là qu’ il se décide à pousser encore ses études avec un master plus fondamental à Dauphine où il étudie entre autres matières, la sociologie et la psychosociologie. Son master est intitulé « accompagnement de changement dans les organisations ». 40