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Dossier

A quand l’ élimination de toutes les formes de discrimination à l’ égard de la femme tunisienne?

Le Code du statut personnel promulgué en 1956 a été considéré à l’ époque comme une avancée majeure pour les droits de la femme tunisienne qui de ce fait, a acquis un statut particulier dans le monde arabe. Cependant, de nombreux obstacles se dressent devant la consolidation de l’ égalité hommefemme car les discriminations et les inégalités subies par la femme tunisienne sont encore loin d’ être résolues à ce jour.
Selon l’ UNFPA( Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population), « les résultats de l’ enquête nationale sur les violences à l’ égard des femmes en Tunisie en 2011 sont venus préciser l’ ampleur du phénomène des violences faites aux femmes dans le pays. Ainsi, 47,6 % des femmes enquêtées, âgées de 18 à 64 ans, ont déclaré avoir subi au moins une forme de violences au cours de leur vie( physique, sexuelle, psychologique et économique). Elles disent dénoncer peu souvent les auteurs des violences et ne porter plainte que dans 17 % des cas. 73 % des femmes interrogées déclarent ne rien attendre des structures et services en place. »
De nombreux articles et dispositions du CSP demeurent toujours en décalage avec l’ évolution de la société tunisienne et sont même devenus anticonstitutionnels puisqu’ ils portent atteinte aux articles 21 et
46 de la constitution promulguée le 26 janvier 2014 qui stipulent ce qui suit: Article 21: Les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et en devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination. Article 46: L’ État s’ engage à protéger les droits acquis de la femme et veille à les consolider et les promouvoir. L’ État garantit l’ égalité des chances entre l’ homme et la femme pour l’ accès aux diverses responsabilités et dans tous les domaines. L’ État s’ emploie à consacrer la parité entre la femme et l’ homme dans les assemblées élues. L’ État prend les mesures nécessaires en vue d’ éliminer la violence contre la femme.
Des réformes notables ont certes été réalisées, notamment le vote, le 26 juillet 2017, de la loi organique n ° 60-2016 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes renforcée par une assistance juridique et psychologique aux victimes et l’ abrogation le 8 septembre courant de tous les textes de la circulaire de 1973 liés à l’ interdiction du mariage d’ une Tunisienne avec un non-musulman. Circulaire devenue contraire à l’ article 21 de la constitution qui
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