santé
La crise
d’angoisse
Panique à bord !
Brutalement, une peur intense et incontrôlée
vous submerge, le cœur bat à tout rompre, le
corps tremble, se couvre de sueur, nausées,
mal au ventre... Tous ces symptômes sont les
signes assez spectaculaires et reconnaissables
de la crise d’angoisse ou de panique et cela
peut durer de quelques minutes à plusieurs
heures. La personne qui en souffre a à chaque
fois le sentiment qu’elle va mourir. Ce trouble
est 2 à 3 fois plus fréquent chez la femme que
chez l’homme.
Causes
Elles ne sont pas encore bien connues mais il a été démontré que
différents facteurs d’ordre biologique, psychologique, génétique ou
cardio-respiratoire peuvent en être à l'origine. On pense également qu’il
pourrait s’agir d’une réaction disproportionnée au stress.
La crise d’angoisse peut aussi quelquefois cacher une dépression, une
névrose, une phobie ou un traumatisme refoulé (de l’enfance ou récent).
Symptômes
Les signes physiques sont comparables à ceux que ressent une
personne terrorisée: accélération du rythme cardiaque, pâleur,
tremblements, sueur,
sensation
d’étouffement,
douleurs
thoraciques, nausées, vomissements, vertiges, pleurs et un sentiment de
peur déraisonnée.
Par ailleurs, la répétition des crises peut amener certaines personnes à
vivre dans la crainte de leur déclenchement n’importe où, n’importe
quand et cela va avoir des conséquences sur leur vie au quotidien telles
que la peur de sortir, d’être en présence d’inconnus ou de participer à
des activités sociales ou professionnelles diverses.
Traitements
La crise d’angoisse n’est pas simple à traiter car les causes sont
d’origine diverses mais il est possible de la maîtriser avec un traitement
médicamenteux et une thérapie.
Les antidépresseurs sont le plus souvent utilisés pour calmer les
symptômes mais également en prévention.
La psychothérapie est très efficace quand l’angoisse est liée à un
problème psychologique et surtout quand le patient est isolé et ne
bénéficie pas d’un entourage rassurant.
La relaxation et la méditation ont donné d’excellents résultats.
Témoignage
Hella, 45 ans, a bien voulu nous raconter le véritable calvaire qu’elle
vit depuis plusieurs années à cause de ses crises d’angoisse
90
"J’ai eu ma première crise d’angoisse il y a environ 20 ans après la mort
de ma mère. J’étais chez moi et subitement, sans aucune raison apparente,
je me suis mise à trembler, je respirais difficilement, mon cœur battait la
chamade et mes pensées devenaient confuses. Je pensais que j’étais en train
de faire une crise cardiaque et que j’allais mourir. La crise a duré environ
une demi-heure. Tout de suite après qu’elle soit passée, je suis allée consulter
un médecin mais... tout allait bien physiquement.
Puis les crises sont devenues fréquentes et plus intenses. Elles arrivaient à
n’importe quel moment de la journée y compris pendant mon sommeil. A
chaque fois, même diagnostic du médecin : tout va bien. Il m’a orientée
alors vers un psychothérapeute qui, après plusieurs séances, m’a dit que
mes malaises étaient dus aux différentes épreuves difficiles que je traversais
depuis pas mal de temps : décès de personnes proches, divorce tumultueux,
départ de mes enfants pour leurs études à l’étranger, solitude, etc.
Un traitement d’antidépresseurs et d’anxiolytiques m’a été prescrit pour
atténuer la fréquence et les symptômes des crises mais cela m’a retiré
toute énergie, toute émotion et je vivais dans un véritable état de torpeur,
sans compter que, bien évidemment, j’ai développé une dépendance à ces
médicaments. J’ai tenté à plusieurs reprises de m’en passer mais les crises
reprenaient de plus belle.
J’ai également essayé de trouver une alternative plus douce à ces traitements
lourds et aliénants et je me suis tournée vers l’hypnose mais au bout d’un
an de séances, j’ai arrêté car je ne voyais aucun résultat tangible. Peut être
aurais-je dû continuer ? On ne peut pas effacer près de 20 ans de malaises
en 1 an ! La seule chose que je continue de pratiquer est de respirer d’une
certaine manière au moment des crises, comme m’a appris à le faire
l’hypnotiseur. Les résultats tardent à venir, mais je veux y croire.
Aujourd’hui, les crises d’angoisse font partie de ma vie. Elles continuent
à m’handicaper socialement, physiquement et moralement. Je les sens
venir mais je ne les contrôle toujours pas et je les vis exactement comme les
premières fois. J’en ai moins peur, c’est tout.
La question que je me pose de façon récurrente : quand est-ce que tout cela
va finir? "
Jélila Ammar