FdT aout 2015 | Page 40

p o r t r a i t d e f e mm e Aïcha Gorgi De père en fille… Aïcha Gorgi & Gorgi - © Jalel Gastelli Aïcha Gorgi, un petit bout de femme blonde et rieuse, anime depuis 18 ans la galerie Ammar Farhat à Sidi Bou Saïd. Sans doute la galerie la plus importante, la plus active et la plus diversifiée du pays. Baignant dans les arts plastiques depuis sa naissance, elle nous livre ses réflexions sur ces arts, encore réservés à une élite, et sur sa vision d’une politique culturelle qui serait le meilleur rempart contre les extrémismes. 42 Aïcha Gorgi nous reçoit dans son salon, véritable musée d’art contemporain, baigné de la lumière douce de juin. D’emblée, le récit de son parcours initiatique aux arts plastiques commence par son père Abdelaziz Gorgi, chef de file de l’Ecole de Tunis à la fin des années soixante  : «  Mon père m’a ouvert les portes et m’a mise face à mes responsabilités. Nous avons travaillé ensemble, nous étions complémentaires mais il m’a aidée à voler de mes propres ailes. » Aïcha Gorgi est née dans une galerie, la galerie Gorgi de Mutuelleville créée par son père. « Nous habitions au 1er étage, mon père avait une présence incroyable, c’était magnifique  !  Petite, c’était ma cour de jeux