Family Business N°3 Décembre 2024 | Page 76

La chronique d ’
La chronique d ’

Igor de Maack

L ’ élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis pour la seconde fois vue par notre expert .
L ’ élection américaine a toujours apporté son lot de surprises . Cette dernière ne déroge pas à la règle . Le comptage des votes apparaît toujours aussi complexe . Le phœnix républicain Donald Trump aura donc facilement remporté les suffrages du peuple américain ainsi que le contrôle du Sénat . Cette victoire avec plusieurs longueurs d ’ avance consacre une campagne menée au triple galop . Mêmes les coups de cravache de Kamala Harris n ’ auront pas pu , après avoir repris la campagne d ’ un Joe Biden usé , à inverser la tendance . « Sur un malentendu , ça peut donc marcher », diront désormais les commentateurs politiques et économistes . La bourse qui avait déjà anticipé ce résultat devrait se réjouir , même si le programme macro-économique de Donald Trump s ’ avère projectionniste et inflationniste . Sur les 50 dernières années , le S & P 500 a toujours progressé sauf en 2000 et 2008 ( bulle Internet et crise des subprimes ). Les six mois après l ’ élection de Donald Trump en 2016 , le S & P 500 avait progressé de 12,1 %. Joe Biden avait , quant à lui , été meilleur avec une progression de 24,1 % de l ’ indice boursier . Les taux d ’ intérêt américains 10 ans dépassent 4,3 % ce qui devrait continuer de porter le cours du dollar à un niveau proche de 1,05 contre l ’ Euro . Les investisseurs du monde entier ont un intérêt à ce que America Inc . continue de créer de la richesse d ’ abord pour elle ( c ’ est ce qu ’ elle a toujours fait ) et pour les autres pays . L ’ autre raison est simple : le monde entier ( la Chine en premier ) finance l ’ Amérique en achetant des bons du Trésor américain et en se dotant de réserves en dollars . Pour les Européens , les défis demeureront toujours les mêmes : exister en tant que zone de production industrielle et d ’ investissements , plutôt qu ’ une gigantesque espace d ’ épargne et de fortune immobilière . Elle devra aussi offrir une véritable alternative monétaire avec une monnaie ( l ’ Euro ) qui aura contribué à sauver la zone économique à plusieurs reprises ( 2008- 2011 ). L ’ Europe est néanmoins devenue une rente déclinante si on compare les taux de croissance des 20 dernières années entre les États-Unis et le Vieux Continent . Sa croissance économique a plus l ’ allure du trot ( parfois enlevé ) que du galop . Le pragmatisme doit rester guide : le PIB mondial continuera de croître d ’ environ 3 % en 2025 laissant la possibilité aux entreprises de créer de la valeur ajoutée . Cela laisse donc la place pour des modèles économiques performants et des cas d ’ investissement attractifs . En France , les annonces du projet de loi fiscale ( notamment les projets de surtaxation des paris hippiques ) confirment le tour de vis fiscal avec un volet complexe de baisse des dépenses . L ’ environnement de consommation s ’ est toutefois amélioré avec la forte baisse du prix de l ’ essence . Si les conflits militaires devaient connaître une fin , à tout le moins une pause , le monde multipolaire pourrait aussi trouver une nouvelle voie dans la croissance économique . Le slogan de campagne des Républicains Dream Big Again prendrait alors tout son sens - et c ’ est aussi le rêve qu ’ on peut souhaiter à tous les propriétaires d ’ écuries pour leurs chevaux !
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