Aurélien Neira a fait un choix radical, celui de quitter la banlieue parisienne où il a grandi pour exercer sa profession de tourneur sur bois à Saillac, dans le Lot. Sa passion a contaminé Maxime Perrolle qui s’ est, à son tour, lancé dans l’ aventure, à Paris cette fois. Je les ai suivis pendant quelques jours pour découvrir leur travail et leur amour pour le bois. Ils ont fait le chemin inverse des millions de jeunes gens qui quittent le monde rural, attirés par les lumières de la Ville.
Lors de nos promenades dans les bois, j’ ai pu apprécier leur respect absolu envers la Nature. Comme le comportement d’ un invité qui est là pour voir, découvrir et emporter avec lui des images nouvelles, captant chaque recoin, chaque petit détail: de l’ époustouflante lumière au cœur des bois aux petits cailloux dispatchés au milieu du chemin. Si je ne craignais de me lancer dans une comparaison hasardeuse, je dirais que tels des charognards qui cherchent à nettoyer la forêt, ils cherchent les bois délaissés, destinés à pourrir ou à être brûlés pour en faire des œuvres d’ art.
Loin de la civilisation urbaine, l’ artiste, l’ artisan, l’ agriculteur ou le retraité connaissent tous le même sentiment: l’ isolement de la campagne. On s’ y sent oubliés. Il est évident que la Nature ne fait pas de distinctions ni de faveurs aux hommes venus à sa rencontre. Elle est là pour vivre sa vie et nous devons, en tant qu’ invités, nous adapter à elle.
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