ETC. JOURNAL EDITIONS #4 | Page 100

TEXTE Marie LEMPERIÈRE

Prenons le temps pour une fois, faisons une pause: battons ensemble la campagne, comme le veut l’ expression, dans son acception un peu oubliée, celle de divaguer- voire délirer. Laissons donc nos esprits battre la campagne, à défaut d’ y être géographiquement. Car ces lieux champêtres ne portent pas toujours à rêver …

Encore que, aperçue d’ un train ou d’ une voiture, le défilement l’ anime, la campagne, du point de vue d’ un( e) citadin( e), c’ est le statique, l’ horizontal, le plat. Mais ce( tte) citadin( e), accoutumé( e) à la vitesse, à la verticalité, à l’ agitation, se trompe. Sa vie- en apparence plus digne d’ intérêt car « il s’ y passe des choses » … et ces « choses » n’ en sont pas plus la vie-est aussi cela: un espace ni sauvage ni grandiose, une autre forme de campagne donc … Et battre la campagne n’ est pas battre le pavé. Aucune boulangère( de ville ou de campagne) ne s’ y tromperait: le pain de campagne n’ est pas le pavé.
Retournons donc à nos moutons et à leurs champs.
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